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Philippe Jetté et David Simard souhaitent sauvegarder le répertoire de musique traditionnelle de Lanaudière. Lire la suite

Philippe Jetté et David Simard souhaitent réactiver la transmission du répertoire lanaudois Lire la suite

Plus de 230 personnes immortalisées Lire la suite

Le violoneux et multi-instrumentiste David Simard présente « Dâvi Simard – Violoneux », un premier album solo pour le musicien, compositeur et arrangeur du Cirque Alfonse. L’album est disponible depuis le 4 décembre dernier sur la plateforme Bandcamp.

Le violononeux et le violon sont au cœur de cette œuvre présentant la beauté et la richesse du répertoire de musique et de chanson traditionnelles québécoises et acadiennes (le violon pour accompagner la danse et la chanson). Les multiples accordages de violon utilisés par David Simard permettent un bourdonnement et un accompagnement naturel, comme le veut la tradition.

« Cet album est le reflet d’une longue démarche personnelle dans laquelle il a laissé le temps au temps. Empreint d’un grand respect pour la tradition, il met sa créativité au service de celle-ci et parvient à faire émerger la beauté dans chaque air qu’il interprète. Ici, les chansons, les reels et cotillons sont traités avec soin : bichonnés, astiqués et polis, ils émergent tels de petits bijoux que l’on sort d’un écrin pour en faire éclater la beauté au grand jour. », peut-on lire dans la pochette de l’album.

Les arrangements épurés mettent à l’honneur la qualité du répertoire et l’exécution de ces mélodies transmises de génération en génération jusqu’au violoneux à la moustache (Dâvi Simard). Le musicien originaire du Lac Saint‑Jean s’est entouré de seize artistes au talent exceptionnelle : André Brunet et Olivier Demers (Le Vent du Nord), Daniel Roy (La Bottine Souriante, Le rêve du diable), Robert Legault et David Brunelle (Robert Legault et les mercenaires du terroir), Louis-Simon Lemieux (Les Chauffeurs à pieds), Stéphanie Lépine (La Galvaude), Jean-François et David Berthiaume (Réveillons!), Gaston Nolet, Philippe Jetté (Belzébuth), Julie Houle (Fred Pellerin, Marco Calliari), David Boulanger (De temps Antan), Marc Maziade (Maz), Sébastien Sauvageau (L’Oumigmag) et Pascal Miousse (Vishtèn).

L’artiste indique qu’il s’agit d’un hommage aux violoneux et violoneuses de la tradition de danse. « Autrefois, les musiciens étaient juchés sur les tables de cuisine pour faire danser ayant comme seul instrument d’accompagnement leurs pieds », mentionne David Simard. Il rapporte que la table servait de caisse de résonnance pour donner le rythme aux danseurs.

Pour se procurer l’album : www.davisimard.bandcamp.com/album/d-vi-simard-violoneux ou davidsimard23@gmail.com.

Rappelons que David « Dâvi » Simard est un multi-instrumentiste, compositeur et arrangeur jeannois œuvrant dans la musique traditionnelle, la musique de scène, l’audiovisuelle, la conception sonore, la musique électronique, dans l’enseignement et a contribué à une panoplie de projets. On le retrouve sur scène, notamment, avec le Cirque Alfonse, L’Oumigmag et Maz.

Sa démarche prend naissance dans la composition et l’arrangement de musiques inspirées par la tradition du Québec. Il est toujours à explorer de nouvelles façons d’arranger les pièces traditionnelles sans toutefois les dénaturer. Il cherche à élargir les horizons de cette musique en la liant avec d’autres styles tels que la musique électro jusqu’à la musique contemporaine afin de créer des sonorités uniques.

Pochette de l’album « Dâvi Simard – Violoneux »

Philippe Jetté offre des sessions de dix cours privés d’accordéon diatonique (à bouton) en ligne les mercredis ou jeudis dès le 23 septembre 2020. Les cours d’une heure se donneront sur la plateforme virtuelle Zoom.

Technicien en musique traditionnelle, Philippe Jetté possède les connaissances et l’expertise pour transmettre son savoir-faire à l’accordéon diatonique. Ses recherches, ses rencontres marquantes avec d’autres joueurs et sa volonté à se perfectionner font de lui une personne de référence.

Dans un climat convivial, Philippe propose d’explorer, notamment, le répertoire traditionnel québécois, la posture et le maintien de l’instrument, les techniques d’interprétations (accent, nuance, ornementations, double notes), la balance du soufflet ainsi que le doigté. De plus, les participants en apprendront sur l’histoire de l’accordéon et de la musique traditionnelle au Québec et feront l’écoute de joueurs d’accordéon.

Information : info@traditionsvivantes.com ou 450 397-2313.

Rappelons que Philippe Jetté est un membre-fondateur du groupe Belzébuth et du Duo Jetté-Simard. Câlleur, musicien, conférencier, consultant, transmetteur et chercheur, il voit son rôle d’artiste dans sa communauté comme celui de relayeur, d’intermédiaire entre les porteurs de traditions et la population. Son but est de partager et de mettre en valeur notre richesse collective ainsi que les gens qui la portent et la transmettent.  

Philippe Jetté participe au projet « Culture maison » de la Ville de L’Assomption pendant la pandémie COVID-19 qui s’abat sur le monde. « Culture maison » est une programmation culturelle à consommer sans modération, en direct de votre salon. Philippe Jetté et Mélanie Boucher y transmettent des traditions orales par le biais de quatre capsules vidéos.

  1. Chansons brèves pour se remémorer des airs de danse.
  2. Comptines et berceuse.
  3. Podorythmie (tapement de pieds).
  4. Danse-chantée.

Cette initiative permet également de s’initier divers volet culturel : photographie, musique, horticulture, cuisine, dessin, etc. Les vidéos sont disponibles sur la page Facebook Culture maison et sur la chaîne YouTube de la Ville de L’Assomption.

Vidéos

Dans son livre « La musique et la magie : étude sur les origines populaires de l’art musical, son influence et sa fonction dans les sociétés », Jules Combarieu nous fait remonter à la nuit des temps où le chant prit forme. Les primitifs étaient dirigés par l’imagination et le sentiment. À cette époque, le rythme réglait à la fois les mots, les sons et les pas. C’est la caractéristique de l’art primitif. Les danses étaient mimétiques. Elles imitaient ce que le magicien invoquait à l’Esprit. Le chant magique était présent dans toutes les scènes de la vie quotidienne : guérir un malade, à la guerre, en travaillant, demander de la pluie, etc. Les formules magiques ont été chantées avant d’être dite et ensuite écrite. Combarieu nous expose plusieurs rites, de tuer un enfant pour demander de la pluie jusqu’à danser pendant plusieurs jours et d’imiter une guerre triomphante pour créer le courage par la simulation de la défaite de l’ennemi, accompagné de la danse et du chant bien sûr. Le mime et la danse se sont dissociés au cours des siècles. La danse de la pluie est, pour les indigènes, leur plus vieille tradition. Le premier instrument à corde est un arc à flèche. Certains peuples d’Afrique disent qu’ils jouent de l’arc lorsqu’ils font de la musique.

La répétition dans la musique a pour origine la magie chantée. Le fait de répéter trois fois revient souvent, tout comme le chiffre trois dans nos chansons traditionnelles. La divinité aime les chiffres impairs. Il y a plusieurs formes de répétitions : transposition, rythmique intégrale ou fragmentaire. On retrouve même la formule énumérative pour guérir les glandes.

On retrouve la magie également dans la religion. L’homme invoque le Dieu Tout‑Puissant, il lui demande de veiller sur lui et sur les siens et lui demande pardon. Les chants et les gestes religieux ont des origines magiques. « La musique est un pouvoir de séduction et de charme. » [La neuvaine a des procédés d’incantation magique. Elle est une répétition et invoque la Vierge et Dieu.] Dans le Kyrie eleison, on retrouve la forme A-A-A-B-B-B-A-A-A ou A-B-A, tout comme dans la majorité des incantations magiques. Même chez les animaux, on retrouve une action magique. Le mâle séduit par sa voix, et la femelle se laisse charmer.

M. Combarieu nous rappelle que le chant magique peut aussi être utilisé pour ramener des morts qu’on croyait endormi, faire perdre la férocité aux bêtes, entraîner la sécheresse, avoir des vents violents, faire passer la récolte d’un voisin sur sa terre et peut même brûler celui qui le chante s’il ne contrôle pas son interprétation.

Chez les Égyptiens, dans leurs rites, les formules devaient être exécutées sans intonation fausse, sinon ça compromettait le résultat. Quand une personne était malade, on disait qu’il était tel ou tel Dieu et qu’il possédait les mêmes immunités que ce Dieu.

« Le son est produit par le mouvement, tout est mouvement dans le monde, donc le monde est musique. »  Anciennement, on croyait que le système solaire possédait sept planètes et c’est pour cette raison que la semaine et nos modes musicaux (gammes) sont divisés en sept. Les modes les plus anciens sont divisés en cinq ou six notes pour ensuite passer par neuf notes avant d’arriver généralement à sept. Pour les primitifs, chaque note a un pouvoir particulier. Chaque mode était choisi en raison des objectifs, soit de calmer ou d’exciter les esprits. Les modes ont été délaissés en cours de route pour les modes majeur et mineur. Le mineur est plus vieux que le majeur. Au 16e siècle, les danses sont presque tous en mineur. L’avènement du mode majeur arrive vers la fin du Moyen Âge.

Le thrène était chanté dans les événements malheureux comme la mort tandis que le péan était plutôt pour des événements joyeux comme la résurrection ou le triomphe à la guerre.

La berceuse est un chant magique pour endormir. Le travailleur primitif chante pour évoquer l’Esprit ou pour pratiquer un effet sur les outils qu’il utilise et sur la matière qu’il travaille. Sans lui, son but ne peut être atteint.

Le couplet sert à exprimer une situation, c’est descriptif, et le refrain est au-delà de l’histoire. Il y a quelque chose de plus fondamentale que la situation. Le chant primitif était constitué d’onomatopées. Le poète a modifié le chant et a gardé seulement la partie incantatoire, soit le refrain qui est inintelligible. Le refrain est devenu la seule partie de la chanson qui a un rapport avec le chant magique. Des refrains peuvent avoir eu recours à l’imitation des formules magiques, ce qui est une parodie.

Nos banquets avec leur « toast » et leur prière sont d’origine rituelle.

Quelques définitions

Chant magique : chant ayant répétition, refrain et incantation.

Charme et charmeur : magicien. Ex. : On faisait charmer une plaie par le charmeur. Charme vient du mot latin « carmen ». Le carmen a désigné une formule magique et aussi un chant.

Consonne explosive : p.

Consonne sifflante : s.

Consonne dentale : t, d.

Enchanter : action très spéciale qu’on exerçait sur un objet ou sur une personne à l’aide du chant.

Incantation : association du chant et de la magie (très ancien).

Ode : musicien qui chantait ses propres vers; tout d’abord, ce fut un magicien. Chant magique. Ode était utilisée par l’église pour désigner les neuf parties du canon.

Phrygien : un des modes de la musique des anciens Grecs, au caractère fier et impétueux, intermédiaire entre le mode lydien et le mode dorien. Les habitants de la Phrygie aimaient particulièrement ce ton plein d’élan et d’allégresse.

Sources

Ce résumé de l’ouvrage de Jules Combarieu sur la musique et la magie a  été écrit par Philippe Jetté en 2009 dans le cadre d’un perfectionnement en chant et en chanson traditionnelle avec Danielle Martineau grâce au soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec.

Combarieu, Jules. La musique et la magie : étude sur les origines populaires de l’art musical, son influence et sa fonction dans les sociétés, A. Picard et fils, Paris, 1909, 383 p.

L’émission Le Tricheur de TVA, animée par Guy Jodoin, a reçu Philippe Jetté pour la dernière émission de l’année, le 20 décembre 2019. Philippe a fait deux apparitions surprises, une à l’accordéon et l’autre aux cuillères. Les questions du tricheur étaient en liens avec ces deux instruments de musique traditionnelle québécoise.

Philipp Jetté a eu la chance de jouer pour Véronique Claveau, Sonia Vachon, Fabien Cloutier, Marc Hervieux et Pierre Brassard, les invités de la semaine du Tricheur.

La question du jour du Tricheur, sur sa page Facebook, cherchait à connaître le nom de l’accordéoniste. Cette publication a généré 1 400 commentaires, 378 mentions J’aime et 40 partages. L’émission a offert une belle visibilité à Philippe grâce à cette question et à quelques mentions en ondes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voyez un extrait du passage de Philippe Jetté à l’émission Le Tricheur sur les ondes de TVA.

 

J’ai le  bonheur de participer au Festitrad de la Ville de Saint-Gabriel depuis ses débuts comme musicien ou câlleur. C’est un immense privilège, cette année, de contribuer à l’éclosion du Festitrad 2018 à titre de porte-parole.

La Ville de Saint-Gabriel est bien enracinée dans sa région en présentant la scène trad. actuelle de Lanaudière par une programmation riche et diversifiée. Cet enracinement régional représente un reflet du milieu trad. québécois. Des groupes, des porteurs de traditions et des artistes de tout acabit enflammeront les planches de la troisième édition du Festitrad.

Un festival est aussi une grande fête rassembleuse. Je vous invite à vivre la tradition, à côté de la scène, lors de session informelle de musique et de chanson, mais aussi lors d’un atelier de transmission de chanson avec M. Jean-Claude Martial, porteur de la tradition du chant de la communauté de Mandeville. Une nouveauté du festival ! Et ce, sans parlé de la fameuse veillée de danse du Festitrad que j’aurai le plaisir d’animer le dimanche après-midi avec l’équipe de l’organisme Les Petits Pas Jacadiens.

Vivez l’expérience du Festitrad, au cœur même de la Ville de Saint-Gabriel !

Information : www.festitrad.com  

 

 

Pour lire l’article de L’Action D’Autray, cliquer ICI.


En 2011, je pars, dans Lanaudière, à la rencontre de joueurs d’accordéon. Mon but est de recueillir le répertoire pratiqué, d’analyser les techniques de jeux et de m’imprégner de leur style. Évidemment, je désire partager mes découvertes ! Ma route m’amène à Saint-Lin-Laurentides chez un musicien hors pair, M. Maurice Beauchamp.

Maurice Beauchamp le 30 septembre 2011.

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