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Biographie

Yves Marion est né le 7 mars 1952 à Saint-Côme. La chanson et la musique traditionnelles sont omni présentes dans sa famille. L’ensemble des quatre générations de la famille Marion chantent pour le plaisir de partager une pratique rassembleuse. En plus d’être un chanteur au répertoire inépuisable, Yves joue du violon et de la mandoline. Il pratique le métier de bûcheron avec son père et ses frères jusqu’en 1990, et manie des abatteuses jusqu’à sa retraite en 2018.

Apprentissage et transmission

Yves Marion est imprégné de chanson et de musique dès sa naissance. Ses parents chantent et son père joue du violon et de la guitare. Le temps des Fêtes est la période où Yves entend ses premières chansons traditionnelles. Les jours de l’An, chez ses grands-parents paternels, sont un feu roulant de chansons. Les adultes chantent des chansons à répondre une après l’autre, tandis que les enfants regardent la fête du haut des escaliers. Yves apprend, par imitation, en écoutant les membres de sa famille et ses amis lors de veillées. Il retient facilement l’histoire et la mélodie des chansons. Yves bonifie par ailleurs son répertoire grâce à la diffusion de chansons et de musique traditionnelles endisquées.

Yves se souvient qu’il chantait à l’école primaire sur l’heure du midi, avec ses amis Jacques Ricard et Gaston Lepage, les chansons apprises à l’école. La première chanson interprétée par Yves en public est « Si vous avez les jambes en l’air ». Il l’avait entendu une fois dans le temps des Fêtes par son frère Réjean. Yves est au séminaire lorsqu’il chante cette chanson, vers l’âge de 12 ans, dans l’autobus en revenant de jouer au hockey. Les élèves lui ont demandé de la rechanter sur scène pendant un festival à l’école.

La transmission de son répertoire est importante pour lui. Il souhaite que ça se continue. La chanson lui a procuré beaucoup de plaisir. Il croit que les autres peuvent en avoir autant que lui à chanter. Si quelqu’un lui demande une chanson, ça lui fait plaisir de lui donner. « On en a appris parce [qu’il] y en a d’autres qui nous les en ont donnés. » Plusieurs personnes ont appris de ses chansons grâce aux albums réalisés avec le groupe Légende. Dans la sphère familiale, la transmission s’est effectuée par imprégnation, notamment auprès de ses fils Yannick et Mathieu.

Contexte de pratique

Yves Marion chantonne tout le temps. Il chante en travaillant, en auto, dans la maison, etc. Sa femme adopte même son habitude de chanter en faisant ses tâches ménagères.

Le temps des Fêtes est un moment propice aux rassemblements et, bien sûr, pour chanter. La fête du jour de l’An de la famille Marion est le clou de l’année. Ce rassemblement dure plus de 24 h. Une sieste de deux heures lui permet de se revigorer et de poursuivre la fête. Durant l’année, les fêtes de naissance d’enfants, les baptêmes et les fêtes d’amis sont des opportunités pour chanter. Pour lui, toutes les occasions sont bonnes.

Les veillées aux chantiers étaient destinées davantage à la musique qu’à la chanson. Par contre, Yves chantait les soirs d’été à la pêche, surtout quand ça mordait. Il parlait aux poissons en chantant.

Yves Marion se fait connaître du public grâce à la formation Légende qu’il fonde en 1990 avec des amis et des cousins. Au début, les gars chantaient toute la nuit pour le plaisir. Ensuite, des engagements professionnels aux deux semaines se sont manifestés. Yves quitte le groupe vers 1995. Il vit d’autres expériences professionnelles avec, notamment, Les joyeux lurons de Saint-Donat et La famille Gariépy de Sainte-Béatrix. Engagé dans sa communauté, Yves participe à de nombreuses soirées westerns des Chevaliers de Colomb de Saint-Côme.

Pour lui, la chanson est un mode de vie. Il joue même des tours avec la chanson. Une fois, un de ses cousins avait une chanson d’écrite dans sa poche et ne la connaissait pas par cœur. « On s’était dit : qui vienne pour la sortir, on en part une. Ça fait qu’on a été de même toute la veillée [rire] ».

Yves sait pourquoi il chante. La chanson lui permet d’oublier les tracas du quotidien et de vivre le moment présent. « Quand tu chantes, tout va. » Il se sert de sa voix pour transmettre et donner le goût de chanter.

La société, dans laquelle nous vivons, exige d’aller plus vite et d’être plus performant. Celle-ci a un impact sur la pratique de la chanson traditionnelle. Yves rapporte qu’auparavant, le temps lui permettait de faire toute sorte de chose et de repasser ses vieilles chansons avant la période des Fêtes. « Le temps est toujours là. C’est parce qu’on le prend pas peut-être. »

Répertoire

Yves Marion possède un riche répertoire, composé principalement de chansons à répondre. Yves est attiré par leur rythme. Il est aussi charmé par des chansons plus dramatiques comme Le commandement de guerre, une de ses chansons préférées, transmise par son père. La chanson traite du départ d’un soldat pour la guerre (séparation de sa bien-aimée) et d’une retrouvaille. Comme dans les films, l’histoire se termine bien.

C’est auprès des membres de sa famille qu’Yves puise la majorité de son répertoire (80 %[1]). Les chansons à répondre étaient à l’honneur dans les rassemblements familiaux. En revanche, à la fin des veillées, ses oncles chantaient des « complaintes » [ballades] qu’il n’avait jamais entendu et des chansons à deux (en dialogue). « C’était des moments magiques. »

Interprétation

Yves Marion entend le timbre de voix de son père à travers sa propre voix : « Avec l’âge [rire], on va chercher les profondeurs de nos racines. » En chantant, il voit les gens dans les circonstances dans lesquelles il a appris ses chansons.

Yves chante a capella, assis et en tapant du pied, excepté lorsqu’il acte ses chansons.

Faits marquants

Sa collaboration au groupe Légende lui a valu deux albums, une nomination à l’Adisq dans la catégorie Album de l’année – Folklore, une participation à l’émission Vazimolo sur les ondes de Radio-Canada ainsi qu’à des émissions radiophoniques. Il s’est produit dans des événements à travers le Québec, dans sa communauté natale et, bien sûr, à de nombreuses fêtes familiales et amicales. En 2014, il participe à la série documentaire Le chant du monde produite par le Centre du patrimoine vivant de Lanaudière et réalisée par André Gladu.

En terminant, Yves reprend les paroles de sa mère : « Ils m’ont donné une voix, c’est pour s’en servir. »

[1] Dix-neuf pour cent de son répertoire sont des chansons western et un pour cent provient de chansonniers québécois.

J’ai rédigé cet article dans le cadre d’un projet sur « La pratique de la chanson traditionnelle dans le nord de Lanaudière » du Centre régional d’animation du patrimoine oral de Lanaudière (CRAPO). Une synthèse de ce texte est diffusé au Répertoire du patrimoine culturel du Québec.

Répertoire – Enregistrements sonores

Cliquez sur le lien ci-bas pour entendre ses chansons.

Biographie

Né à Montréal le 23 mars 1965, Daniel Perron est considéré comme l’« Obélix de la chanson traditionnelle ». Il est tombé dans la potion lorsqu’il était petit. Sa mère agit comme mentor et lui transmet la majorité de son répertoire. Dès 1994, Daniel se produit sur scène, notamment, avec La Souvenance traditionnelle, Héritage familial et Grav’Ô Portes.

Daniel est en contact avec sa région d’adoption dès son jeune âge. Son grand-père, son oncle et, plus tard, ses parents, possèdent un chalet à Saint-Jean-de-Matha. Lui-même y réside depuis 1980. Dès l’adolescence, Daniel exerce plusieurs métiers (classeur de bois franc dans un moulin à scie, agent de sécurité) avant d’être directeur d’usine pour une compagnie de portes et fenêtres, un poste qu’il occupe depuis 17 ans.

Apprentissage et transmission

À son retour  de l’école, Daniel entend toujours sa mère (Thérèse Côté) chanter. Le petit Daniel l’écoute et mémorise ses chansons. Pour l’aider, sa mère les recommence et il chante avec elle. La transmission étant uniquement à l’oral, Daniel développe une technique de mémorisation par des images mentales. « J’ai toujours visualisé mes chansons. » Il voit les personnages de sa chanson comme dans un roman. Quand il chante, il voit sa mère, ensuite, il se voit chanter avec elle, et il revient à l’histoire de la chanson. Son truc : garder le focus et voir son film dans sa tête. Daniel peut chanter cinq à quinze fois, en ligne, la même chanson pour la mémoriser.

Daniel Perron se souvient des fêtes spontanées, avec les membres de sa famille, au camp familial de Saint-Jean-de-Matha. Tous les enfants vont se coucher en haut, tandis que le party vire en bas. Des chansons à répondre se font entendre une à la suite de l’autre. Le petit Daniel se sauve de sa couchette pour écouter les plus vieux. Son oncle Jean-Claude l’aperçoit assis dans les marches et lui demande de chanter des chansons. Il a sept ans et a la chance de participer à la veillée des adultes. Privilégié, il écoute et mémorise tout : « J’enregistrais pas juste la chanson. J’enregistrais les faits, les mimiques, la passion qu’i[ls] avaient de chanter, la façon de faire, de gesticuler, de vivre leur folklore. »

Très jeune, Daniel pratique la chanson traditionnelle intensément. Au début de l’adolescence, son intérêt dévie vers Offenbach, Paul Piché et Robert Charlebois. À ce moment, il lui manque quelque chose, comme s’il avait une grande soif. À 16 ans, l’amour du folklore lui revient de plein fouet. Sa mère l’amène, alors, à se surpasser. À cet instant, la fusion s’opère. Il assimile d’innombrables chansons. Elles s’imprègnent toutes dans sa mémoire. Daniel Perron continue toujours à multiplier son répertoire.

La transmission de son héritage familial passe beaucoup par la diffusion de ses albums. Quelques groupes et artistes ont repris de ses chansons. Dans la famille, son fils Dany est sa principale relève. Il connaît une centaine de chansons de son répertoire. Ses neveux et nièces chantent également de ses chansons.

Contexte de pratique

Daniel commence à chanter devant public dans une cabane à sucre à l’âge de cinq ans avec une chanson énumérative, Mon père n’a plus que 5 poulets. Plus de 75 personnes sont rassemblées à cette occasion. Après avoir chanté sa chanson, les gens, en arrière, disent : « On l’a pas entendu. On l’ voit pas. » Sa mère prit aussitôt une chaise et mit Daniel au milieu de la place, debout sur la chaise. Suite à cette première expérience, les gens lui demandent de chanter à nouveau sa chanson. Sa mère lui dit : « Il faut que t’en apprenne d’autres là. » Il apprend donc des chansons caractéristiques de ses parents : Dimanche à la veillée, Sur la rue Saint-Urbain, J’ai descendu à l’ombre.

Toutes les occasions sont bonnes pour chanter : épluchettes, noces, fêtes calendaires, etc. Les temps des Fêtes de sa jeunesse sont imprégnés dans sa tête comme un film. Sa grand-mère maternelle habite un logement 3½ à Montréal où elle reçoit sa famille (35 personnes) pour le dîner du jour de l’An. Après le repas, « ça enlevait les tables, les bottes dans le bain, les manteaux sur le lit, ça faisait une montagne. » Ensuite, les chaises sont placées en cercle (ou ovale) dans la cuisine et dans le salon.

La chanson traditionnelle se pratique exclusivement en famille. Daniel se plait à revoir sa mère et sa parenté heureuses de chanter. Un jour, il se dit : « Moi aussi, j’ai le droit. J’aimerais ça bien feeler comme ça. Veux, veux pas, tu te déhanches un peu pis tu tapes du pied pis tu réponds aux chansons. » Pour lui, la pratique de la chanson traditionnelle est beaucoup plus que du plaisir. Elle représente des souvenirs familiaux, son enfance et la vie de sa parenté. « C’est plus qu’un amour, c’est une passion, un mode de vie. »

Aujourd’hui, Daniel chante à l’occasion du temps des fêtes, de soirées familiales, de baptêmes, autour d’un feu de camp, pendant des trajets en automobile avec son fils et, bien sûr, en concert. Daniel Perron se produit sur scène dans de nombreux festivals et événements de tout genre à travers le Québec et l’Ontario, avec les groupes La souvenance traditionnelle, Héritage familial et Grav’Ô Portes.

Répertoire

Daniel Perron estime son répertoire à près de 500 chansons. Parmi celles-ci, de 200 à 300 chansons proviennent du répertoire familial. Son grand-père, Paul Côté, revient des chantiers avec les poches pleines de chansons. Ses arrière-grands-parents Bazinet possèdent aussi un imposant répertoire. Daniel puise également des chansons auprès de sa belle-famille.

Daniel est attiré par les chansons, lente ou dynamique, qui ont de la vie, une histoire à raconter. Par exemple, La complainte du jour de l’An, une chanson de table qui rappelle la force des liens familiaux, l’éloignement des mauvais sorts de la dernière année et la chance d’en avoir une meilleure. Elle est chantée, en trio, par sa mère, sa grand-mère et son arrière-grand-mère, et maintenant par lui, à tous les repas du jour de l’An.

Interprétation

La pratique de la chanson traditionnelle de Daniel Perron est ritualisée par des gestes lui permettant de demeurer ancré dans ses racines familiales. Avant de chanter, Daniel repasse toujours le début de sa chanson et pense à la personne de qui il l’a apprise. Pour lui, c’est une marque de reconnaissance, de respect et de confiance. Ses prédécesseurs l’habitent et lui donne la confiance dont il a besoin pour chanter ses chansons.

Au début de l’âge adulte, Thérèse Côté (sa mère) lui prodigue plusieurs conseils d’interprétation : « Vie tes chansons, vie tes émotions, rentre dans ton texte. […] Une chanson à répondre, c’est comme l’eau qui coule dans un ruisseau. Empêche pas l’eau de couler, pis laisse-la couler, pis suit le courant. »

Daniel chante debout, en bougeant, en dansant et en mimant ses chansons. Il a besoin de voir le monde, exactement comme sa mère. « Ma mère vie à travers moi. Je l’ai appris de même. »

Faits marquants de sa carrière

Daniel Perron débute une carrière en chanson traditionnelle grâce à sa rencontre avec Jean-Claude Mirandette et Jean-Paul Loyer. Les deux acolytes invitent Daniel à participer à un spectacle de la Saint-Jean-Baptiste, en 1994, au Parc Bosco devant huit à dix milles personnes. Plusieurs artistes participent à ce spectacle : Jean-Claude Mirandette, Jean-Paul Loyer, Gaston Lepage, Éric Beaudry et Denis Violetti. À ce moment, il pogne la piqûre. Jean-Claude et Jean-Paul lui propose de faire un album (Héritage familial, 1996).

L’amorce de sa carrière de chanteur coïncide avec les débuts du Festival Mémoire et Racines. À l’été 1996, il est invité à participer aux ateliers de chanson du festival. À une édition subséquente, il prend part à un atelier en « Hommage à Gilles Cantin ». Sa carrière est lancée. Par la suite, il forme les groupes La Souvenance traditionnelle, Héritage familial et Grav’Ô Portes (actif depuis 2006). En 23 ans de métier, il participe à la production de sept albums et enregistre plus de 80 chansons. Il souhaite que ce répertoire inspire la relève.

Un fait est à noter dans sa carrière. Daniel Perron remporte le Grand championnat canadien de chanson à répondre, à Noelville (près de Sudbury, Ontario), en 1998, avec la chanson Tiens ben le robinet. Il se fait accompagner par les musiciens de La Souvenance traditionnelle, Rémi Laporte et Martin Lévesque, avec lesquels il est en tournée.

Sa mère lui a toujours dit d’atteindre les gens en se donnant à 100 % et en vivant son folklore avec son cœur : « Ta voix, il faut qu’elle sorte de ton cœur, de tes entrailles. Ta passion, partage-la. » C’est ce qu’il fait.

« Ma mère, c’était tout un monument. »

J’ai rédigé cet article dans le cadre d’un projet sur « La pratique de la chanson traditionnelle dans le nord de Lanaudière » du Centre régional d’animation du patrimoine oral de Lanaudière. Une synthèse de ce texte est diffusé au Répertoire du patrimoine culturel du Québec.

Répertoire – Enregistrements sonores

Cliquez sur le lien ci-bas pour entendre ses chansons.

 

Le Centre régional d’animation du patrimoine oral de Lanaudière (CRAPO) a dévoilé vendredi dernier un important projet de mise en valeur de la Pratique de la chanson traditionnelle dans le nord de Lanaudière. Le projet comprend une fiche mettant en lumière cette pratique et sept fiches sur des chanteurs et chanteuses porteurs(euses) de cette forme d’expression culturelle significative pour les Lanaudois, soit Yves Marion, Daniel Perron, Jean-Claude Martial, Marielle Aumont, Clémence Gagné, Anthime Beauséjour et Claire Durand. Le CRAPO a mis à l’honneur des enregistrements réalisés par Éric Beaudry et Michel Bordeleau en 2004 et 2006 auprès de quatre chanteurs.

Philippe Jetté a collaboré à cette initiative à titre de collecteur et de rédacteur. C’est lui qui a rédigé la fiche principale du projet ainsi que celles sur Yves Marion, Daniel Perron et Jean-Claude Martial, en plus d’avoir réalisé des entrevues auprès de ces derniers. Au total, 70 chansons sont maintenant disponibles sur le Répertoire du patrimoine culturel du Québec grâce à l’initiative du CRAPO.

Consultez le projet en cliquant ICI.

 

Philippe Jetté présentera son parcours et sa démarche culturelle et artistique au CRAPO de Lanaudière le dimanche 17 juin prochain à 14 h. Entrée gratuite.

Philippe Jetté
Philippe Jetté cultive ses racines culturelles en prenant soin des traditions de sa communauté, la Nouvelle-Acadie. L’amour pour son territoire et sa curiosité le poussent à développer une grande passion pour les traditions vivantes, aussi appelées patrimoine immatériel ou folklore. Cette flamme le propulse à la rencontre de plusieurs dizaines d’héritiers naturels de la tradition. Cette aventure l’amène à collectionner plus de 3 000 éléments issus de la tradition orale (chansons, airs de musique, contes, danses, légendes, surnoms, etc.).

Démarche
Intervenant en traditions vivantes, Philippe Jetté voit son rôle d’artiste dans sa communauté comme celui de relayeur, d’intermédiaire entre les porteurs de traditions et la population. Son but est de partager et de mettre en valeur notre richesse collective ainsi que les gens qui la portent et la transmettent.

Projet Les chemins du patrimoine vivant

À compter de juin 2018, le CRAPO présente une série de douze causeries musicales et littéraires « Les chemins du patrimoine vivant ». Un dimanche par mois, le CRAPO présentera une conférence-spectacle qui mettra en scène des artistes autochtones ou issus des communautés culturelles ainsi que des artistes de la tradition québécoise.  Cette initiative procure l’opportunité aux créateurs interprètes de prendre la parole dans un contexte différent de celui d’un spectacle. Ils présenterons leur démarche artistique et le chemin parcouru, teintés de leurs diverses réalités selon leurs origines respectives. Seront abordés en particulier les contextes de transmission ayant façonné leur apprentissage et leur regard sur la tradition. Le tout sera ponctué de prestations musicales et contées. Ces activités sont gratuites pour le public et sont rendues possibles grâce au soutien du Conseil des arts et lettres du Québec dans le cadre de l’entente régionale.

Dans l’intimité de la tradition orale

Les deux interprètes du projet « Chansons et réflexions intimes, dans un salon ouvert ! », Philippe Jetté et Mélanie Boucher, seront de passage au CRAPO le 25 mars prochain à 14 h (187, rue Ste-Louise, St-Jean-de-Matha). Ils partageront avec le public une présélection du répertoire de leur essai vivant sur la chanson traditionnelle en formule de médiation culturelle dans le but d’interagir avec le public sur la diversité du répertoire, la pratique du chant et sa continuité ainsi que le récit des chansons. Cette démarche nourrira le processus créatif de l’œuvre. Participez à cette démarche de création !

Le projet « Chansons et réflexions intimes, dans un salon ouvert ! » consiste à explorer la vie familiale de la chanson traditionnelle d’une héritière naturelle de cette pratique, Mme Mélanie Boucher, et de rendre accessible à la collectivité lanaudoise cette réalité culturelle de la sphère privée, par une création unique en son genre, soit un essai vivant sur la chanson de tradition orale croisant le théâtre, le spectacle, la veillée traditionnelle et la médiation culturelle.

Cette démarche novatrice présentera à l’automne, dans six salons de chaumières lanaudoises (maisons privées), la rencontre du répertoire familial de Mme Boucher et de M. Jetté ainsi que le répertoire entendu et recueilli auprès d’autres familles lanaudoises. Une démarche de documentation (entrevues et collectes de répertoire) auprès d’héritiers de la tradition chantée de Lanaudière fait également partie du projet.

Rappelons que cette initiative de Philippe Jetté se veut un moment de partage et de prise de conscience sur une riche tradition culturelle accessible à tous, la pratique de la chanson de tradition orale. Un des buts du projet est d’identifier des pistes de solutions citoyennes pour la continuité de la pratique du chant traditionnel. Ce projet est rendu possible grâce au soutien financier du Conseil des arts et des lettres du Québec et de la MRC de Montcalm.