J’ai eu le privilège d’accompagner Yves Marion, au Festitrad de la Ville de Saint-Gabriel, dans la transmission de chansons traditionnelles provenant de son répertoire familial, le samedi 6 avril 2019. Une trentaine de personnes ont participé à cet atelier unique.
Yves Marion est né le 7 mars 1952 à Saint-Côme, dans le nord de Lanaudière. La chanson et la musique traditionnelles sont omni présentes dans sa famille. L’ensemble des quatre générations de la famille Marion chantent pour le plaisir de partager une pratique rassembleuse. En plus d’être un chanteur au répertoire inépuisable, Yves joue du violon et de la mandoline. Il pratique le métier de bûcheron avec son père et ses frères jusqu’en 1990. Il manie, alors, des abatteuses jusqu’à sa retraite en 2018.
Voici les trois chansons qu’Yves Marion a entendues de sa mère, de son père et de ses oncles. Écoutez les chansons ci-bas et téléchargez les paroles en cliquant sur leurs titres.
https://traditionsvivantes.com/wp-content/uploads/2019/04/AtelierTransmissionFestitrad2019.jpg11522048Traditions vivanteshttps://traditionsvivantes.com/wp-content/uploads/2017/01/LOGO-SITE-300x138.pngTraditions vivantes2019-04-08 18:07:262019-04-08 21:07:18Chansons d’Yves Marion transmises au Festitrad
Philippe Jetté et Mélanie Boucher, les deux interprètes du projet « Chansons et réflexions intimes, dans un salon ouvert ! », poursuivent leur tournée au Québec. Ils visiteront quatre salons (maisons privées), un festival et une bibliothèque :
2 février : Chez Gisèle et Marcel Laurin à Saint-Jacques (privé)
9 février : Chez Marjorie Pitre à Saint-Esprit (privé)
23 février : Chez Diane Miron à Saint-Thomas (privé)
14 avril : À la Bibliothèque de Montmagny à 13 h 30 (ouvert à tous), présenté par le Carrefour mondial de l’accordéon, en partenariat avec la Ville de Montmagny, la bibliothèque et l’École de musique de Montmagny.
L’équipe travaille maintenant sur la continuité de sa tournée provinciale pour l’été et l’automne 2019. Suivez les activités du projet sur Facebook.
RÉACTIONS DU PUBLIC ET DE L’ÉQUIPE
Le public attentif est charmé par les réflexions, la variété du répertoire et l’analyse historique des chansons traditionnelles. « Je ne pensais pas que ça venait de si loin », lance une spectatrice. La présentation fait prendre conscience de l’ancienneté de certaines chansons datant du Moyen Âge. « On a beaucoup apprécié l’histoire qui entoure les chansons », a témoigné l’assistance. « On a même vu des gens versés des larmes lorsque j’ai interprété une complainte traitant du suicide », s’étonne Mélanie Boucher, interprète et cocréatrice.
Mélanie Boucher et Philippe Jetté y dévoilent la relation intime qu’ils entretiennent avec la chanson traditionnelle. Le public y découvre que la chanson permet de garder ses proches biens vivants grâce à la transmission et aux liens qu’elle permet de tisser entre les générations. La démonstration de la relation fusionnelle entre Mélanie et son grand-père a ému le public. « On est allé jusqu’au cœur de la chanson traditionnelle et de son intimité. Les gens se sont reconnus en eux », rapporte Marie-Joanne Boucher, metteure en scène.
Philippe Jetté se dit très satisfait du résultat de cette nouvelle création. « Nous sommes arrivés à la vision imaginée au départ », affirme le concepteur, producteur, interprète et cocréateur du projet. Il croit que cet outil d’intervention culturelle original, amusant et touchant, basé sur l’humain, a un avenir prometteur. « Il permet à monsieur et madame tout le monde de bien cerner la richesse de la chanson traditionnelle dans une formule conviviale et participative. » L’expérience vécue par les spectateurs démontre que chacun porte un trésor à partager grâce à l’universalité de la pratique de la chanson traditionnelle avec, notamment, les comptines et les berceuses, souvent connues du grand public.
Samedi dernier, j’ai eu l’honneur d’accompagner Jean-Claude Martial dans la transmission de trois chansons de son répertoire au Festitrad de la Ville de Saint-Gabriel. Cette nouveauté du festival a attiré pas moins de 25 curieux et passionnés de la chanson traditionnelle.
Bûcheron de métier, Jean-Claude Martial a entendu ses premières chansons de son grand-père Émile Desjardins. Ce dernier était le point d’attraction des veillées du jour de l’An avec ses chansons humoristiques.
Son père, Pierre-Lucien, chantait uniquement pour ses enfants. Il entamait En passant par les épinettes à chaque traversée du bois pour se rendre chez son frère ou au club de chasse et pêche de Mastigouche. Ils étaient entourés d’épinettes. Son oncle « Burt » (Gilbert Martial) est aussi une grande source d’inspiration.
La valeur de l’humour, transmise par son grand-père maternel, se ressent dans l’interprétation de ses chansons. Ses gestes, ses regards et ses émotions passent à travers ses chansons. Comme il le dit lui-même : « Je chante comme je suis. »
Jean-Claude apprend encore des chansons à l’occasion. « Quand qui en a un qui nous arrive avec une nouvelle chanson, on saute dessus, comme le miel sur le pauvre monde. On veut la savoir, c’est comme un trésor. »
Voici les trois trésors de Jean-Claude Martial transmis avec grande générosité au Festitrad. Télécharger les paroles en cliquant sur le titre des chansons.
Le laboureur lui provient de Paméla Saint-Jean, la fille de son cousin Ernest. Elle la tenait de son père de Mandeville. Pour Jean-Claude, le laboureur a choisi sa vie dans cette chanson. Il vit sur sa terre avec sa femme : « Mais moi, je reste ici avec ma jolie femme ». C’est une mise en garde, poliment. Je tiens à préciser qu’il s’agit d’une chanson traitant, à l’origine, de viol.
Jean-Louis Roy a enregistré une veillée du jour de l’An de sa belle-famille en 1978. La petite Joséphine était chantée sur cet enregistrement par Rachel Bergeron. À l’écoute, Jean-Claude est immédiatement tombé en amour avec cette charmante chanson à double sens.
Une rencontre inattendue au CLSC avec sa tante Vitaline a permis à Jean-Claude d’apprendre une chanson grivoise de son grand-père Desjardins : Relève ta culotte. Perception de Jean-Claude au sujet de la chanson : « Les jeunes filles, c’était difficile de les empêcher d’aimer. Dans ce temps-là, ce n’était pas d’éduquer les enfants, mais de les contrôler. Ça ne marchait pas. On ne peut pas empêcher un cœur d’aimer. »
J’ai le bonheur de participer au Festitrad de la Ville de Saint-Gabriel depuis ses débuts comme musicien ou câlleur. C’est un immense privilège, cette année, de contribuer à l’éclosion du Festitrad 2018 à titre de porte-parole.
La Ville de Saint-Gabriel est bien enracinée dans sa région en présentant la scène trad. actuelle de Lanaudière par une programmation riche et diversifiée. Cet enracinement régional représente un reflet du milieu trad. québécois. Des groupes, des porteurs de traditions et des artistes de tout acabit enflammeront les planches de la troisième édition du Festitrad.
Un festival est aussi une grande fête rassembleuse. Je vous invite à vivre la tradition, à côté de la scène, lors de session informelle de musique et de chanson, mais aussi lors d’un atelier de transmission de chanson avec M. Jean-Claude Martial, porteur de la tradition du chant de la communauté de Mandeville. Une nouveauté du festival ! Et ce, sans parlé de la fameuse veillée de danse du Festitrad que j’aurai le plaisir d’animer le dimanche après-midi avec l’équipe de l’organisme Les Petits Pas Jacadiens.
Vivez l’expérience du Festitrad, au cœur même de la Ville de Saint-Gabriel !