Mon travail de médiateur du patrimoine vivant dans ma communauté est celui de catalyseur entre les porteurs de tradition, les citoyens et les acteurs du milieu.

Le développement du patrimoine vivant m’interpelle au plus haut point pour son potentiel novateur, mobilisateur, rassembleur et de mieux-être pour nos collectivités. Mon rôle est de souffler sur la braise afin de faire jaillir un bûcher où la communauté se rassemble pour célébrer, pratiquer et transmettre ses traditions.

Je vois, pour l’avenir, une communauté fière de ses racines et de ses traditions, avec un fort sentiment d’appartenance. Les gens se rassembleront en famille et en communauté pour chanter, danser et « popoter » leurs traditions, pour les générations actuelles et futures. Bref, une communauté heureuse et en santé grâce au plaisir de la tradition.

Dans le domaine du patrimoine vivant, le climat de confiance et les relations humaines sont au cœur de l’intervention. Ces relations durables nous accompagnent tout au long de notre vie et de notre carrière. Ces bases sont les racines de l’arbre qui fleurira à force d’être nourri.

Nos interventions s’inscrivent dans une démarche de développement durable. Le but est de permettre la continuité d’une ou de plusieurs traditions en assurant la transmission à une relève. Le succès de la démarche dépend de ce que l’on inspire aux gens qui apprennent, transmettent et pratiquent la tradition de même qu’aux partenaires.

Mes rencontres avec des dizaines d’héritières et d’héritiers de la tradition sont une source d’inspiration pour moi dans mon quotidien. Les gens me donnent accès à leur trésor, à leur vie intime. Souvent, sans être conscients de la richesse qu’ils portent en eux. Ils me racontent des choses qu’ils n’avaient jamais discutées auparavant et font des prises de conscience face à leur propre tradition et à l’importance de la sauvegarder. Ce geste du partage les valorise et leur permet de laisser un héritage à leur famille et à leur communauté.

Les échanges encourus alimentent mes projets et mes recherches, sans parler de mon expertise. Ils me permettent de bien cerner le contexte de pratique des traditions et de récolter des idées d’actions afin de bien intervenir pour la continuité des traditions vivantes. Ces rencontres fascinantes me donnent le goût de poursuivre et de redonner à la collectivité mes découvertes extraordinaires, dans la simplicité de la tradition.

Pour moi, la personne est au cœur de l’action !

Philippe Jetté

Philippe Jetté offre des sessions de dix cours privés d’accordéon diatonique (à bouton) en ligne les mercredis ou jeudis dès le 23 septembre 2020. Les cours d’une heure se donneront sur la plateforme virtuelle Zoom.

Technicien en musique traditionnelle, Philippe Jetté possède les connaissances et l’expertise pour transmettre son savoir-faire à l’accordéon diatonique. Ses recherches, ses rencontres marquantes avec d’autres joueurs et sa volonté à se perfectionner font de lui une personne de référence.

Dans un climat convivial, Philippe propose d’explorer, notamment, le répertoire traditionnel québécois, la posture et le maintien de l’instrument, les techniques d’interprétations (accent, nuance, ornementations, double notes), la balance du soufflet ainsi que le doigté. De plus, les participants en apprendront sur l’histoire de l’accordéon et de la musique traditionnelle au Québec et feront l’écoute de joueurs d’accordéon.

Information : info@traditionsvivantes.com ou 450 397-2313.

Rappelons que Philippe Jetté est un membre-fondateur du groupe Belzébuth et du Duo Jetté-Simard. Câlleur, musicien, conférencier, consultant, transmetteur et chercheur, il voit son rôle d’artiste dans sa communauté comme celui de relayeur, d’intermédiaire entre les porteurs de traditions et la population. Son but est de partager et de mettre en valeur notre richesse collective ainsi que les gens qui la portent et la transmettent.  

En juillet dernier, au sein de l’Espace culturel Jean-Pierre Ferland de Saint-Norbert, le concept de patrimoine vivant et la documentation des savoir-faire traditionnels ont été décortiqués en profondeur par les participants à la formation Devenez un archéologue de vos traditions, une initiative de la Municipalité régionale de comté (MRC) de D’Autray dans le cadre du Laboratoire inclusif du projet Pour la suite du geste… rassemblons-nous!

Tout au long de l’activité, Philippe Jetté, intervenant en traditions vivantes s’est assuré de transmettre ses connaissances et sa passion aux gens présents. L’objectif de cette démarche collective est tout mettre en place afin de permettre la pérennité du fléché, du tissage et du gossage de cups, trois pratiques traditionnelles caractéristiques du territoire d’autréen.

« La formation, suivie par dix personnes, offrait l’opportunité de monter un projet de documentation et de diffusion par des exercices concrets tout au long de la journée. L’idée d’impliquer la communauté dans une démarche de documentation et de diffusion collective vise à favoriser la connaissance et à promouvoir les savoir-faire traditionnels à développer ainsi qu’à mettre à l’honneur les porteurs de traditions du territoire d’autréen. J’ai bon espoir que les participants contribueront à cet effort collectif de sauvegarde », a-t-il soutenu par la voie d’un communiqué de presse.

La formation du 14 juillet dernier et l’accompagnement personnalisé représentaient les premières étapes du volet Laboratoire inclusif du projet Pour la suite du geste… rassemblons-nous! La création d’une banque de transmetteurs, une journée d’échange avec des praticiens atikamekw et des actions favorisant la promotion des savoir-faire devraient également faire partie de la programmation à venir.

Les citoyens souhaitant s’investir dans la démarche sont invités à manifester leur intérêt auprès du service de développement culturel de la MRC au 450 836-7007 poste 2528 ou par courrier électronique à culture@mrcautray.qc.ca.

Cette initiative culturelle visant à accompagner la population dans la prise en charge de leurs traditions découle d’une entente liant la MRC de D’Autray au ministère de la Culture et des Communications. La présentation de la formation a été rendue possible par un appui financier de Culture Lanaudière ainsi que par l’Espace culturel Jean-Pierre Ferland.

Cet été, Place aux jeunes Montcalm vous invite à découvrir ou redécouvrir les racines acadiennes de la MRC de Montcalm. Le 6 juin prochain, La Nouvelle-Acadie s’invite dans ton salon le temps d’une soirée.

Connaissez-vous la Nouvelle-Acadie?

Fondée par les Acadiens de la déportation arrivés en 1766, le terme « Nouvelle-Acadie » désigne le territoire où l’on retrouve actuellement les municipalités de Saint-Alexis, Saint-Liguori, Saint-Jacques et Sainte-Marie-Salomé. La culture acadienne étant bien présente dans ces municipalités et son influence toujours palpable, La Nouvelle-Acadie s’invite dans ton salon se veut être une « activité découverte » d’un territoire où il fait bon vivre.

C’est sous une formule virtuelle que les participants seront invités à en apprendre davantage sur les racines acadiennes dans Montcalm. Que ce soit par son patrimoine historique unique, sa culture teintée par son passé ou l’accueil amical de ses citoyens, la Nouvelle-Acadie est bien plus qu’un territoire, c’est une communauté tissée serrée. Place aux jeunes Montcalm est fébrile à l’idée de faire connaître la Nouvelle-Acadie et ses richesses avec la collaboration de Philippe Jetté, intervenant en traditions vivantes. Pour l’occasion, les participants recevront une boite gourmande à saveur montcalmoise afin de bien profiter du 6@8.  L’activité est sans frais et il est obligatoire de s’inscrire au préalable avant le 30 juillet 2020 auprès de Laurence Bleau, agente de Place aux jeunes Montcalm par courriel au laurencebleau@cjemontcalm.qc.ca ou par téléphone au 450 831-3930, poste 21.

Découvrez Le chant du ruisseau (traditions orales de la Nouvelle-Acadie)

Philippe Jetté présentera Le chant du ruisseau, une conférence-spectacle participative révélant la richesse collective des traditions de la Nouvelle-Acadie. Médiateur du patrimoine vivant, Philippe Jetté voit son rôle d’artiste dans sa communauté comme celui de relayeur, d’intermédiaire entre les porteurs de traditions et la population. Son but est de mettre en valeur la richesse collective de la Nouvelle-Acadie ainsi que les gens qui la portent et la transmettent.

À propos de Place aux jeunes Montcalm

Le programme Place aux jeunes Montcalm favorise la migration, l’établissement et le maintien des jeunes qualifiés âgés de 18 à 35 ans sur le territoire de la MRC de Montcalm. L’objectif est de permettre aux jeunes de constater le potentiel qu’offre Montcalm, tant sur le plan personnel que sur le plan professionnel. Rappelons que les activités de Place aux jeunes sont rendues possibles grâce à la participation financière de Place aux jeunes en région, le Secrétariat à la jeunesse, Services Québec et de nombreuses autres instances publiques et privées du milieu.

La grotte du « Trou de Fée » totalise 133 mètres de galeries. Elle est située, à Crabtree, sur la rive ouest de la rivière Ouareau qu’elle surplombe d’au moins six mètres. Il paraîtrait que des petits êtres y séjournent depuis belle lurette.

La tradition orale met en scène les fées dans des cavernes, des champs, des eaux et des sources. L’origine des fées nous ramène à la mythologie grecque et romaine. On ne reconnait leur présence qu’à la perfection de leurs travaux. La seule trace matérielle de cette croyance se rattache aux « Trous de Fée » que l’on retrouve dans plusieurs endroits du Québec.

Ce texte a été écrit par Philippe Jetté pour le spectacle « Le cirque tout un parkours » de Cirrus Cirkus de Saint-Lin-Laurentides. 

Le Trou de Fée, Crabtree, Lanaudière, Québec.

Panneau d’interprétation du Trou de Fée.

Le Festival Mémoire et Racines diffusera gratuitement sur sa page Facebook une série de spectacles et d’ateliers en lien avec les traditions orales du 22 au 26 juillet 2020. Philippe Jetté et Mélanie Boucher présenteront l’atelier jeunesse On s’amuse à répondre ? à la première édition de Les Veillées FMR le dimanche 26 juillet prochain à 15 h 30. Découvrez la programmation complète au memoireracines.org.

Philippe Jetté et Mélanie Boucher invitent les 8 à 12 ans et leurs familles à entrer dans l’univers du chant à répondre. Participez et apprenez des chansons pour vous amuser et les partager aux autres. La réponse facilite la mémorisation et le jeu du chant. Répondez à Philippe et Mélanie à distance, dans le confort de votre foyer !

À la fin du mois de juin, le comité de suivi de Pour la suite du geste… rassemblons-nous!, un projet culturel de la Municipalité régionale de comté (MRC) de D’Autray, a annoncé la présentation d’une formation gratuite, le mardi 14 juillet prochain à l’Espace culturel Jean-Pierre Ferland situé au 2111, rue Principale à Saint-Norbert qui abordera la documentation, la diffusion et la mise en valeur au service de la sauvegarde des pratiques traditionnelles.

Bien connu pour son implication dans l’initiative à succès, le médiateur du patrimoine vivant Philippe Jetté assurera l’animation de cette activité qui se tiendra de 9 h à 16 h. Les participants seront invités à apporter leur lunch pour le dîner.

Parmi les thèmes abordés lors de la formation, notons le concept du patrimoine vivant, le rôle du collecteur, les étapes pour réaliser une démarche éthique de documentation sur le terrain, le traitement des données et la diffusion ainsi que la valorisation des savoir-faire et des porteurs de traditions, dans le cas présent, le tissage, le fléché et le gossage de cups.

« Les archéologues de la tradition vivront des moments privilégiés et uniques, en plus de laisser un héritage à leur communauté. Par leur apprentissage, ils seront en mesure de valoriser l’expérience et le savoir-faire des gens tout en participant à l’effort collectif de sauvegarde et de promotion de nos traditions », a soutenu monsieur Jetté, par la voie d’un communiqué de presse.

Les citoyens et organismes de la MRC de D’Autray souhaitant prendre part à la formation pour ensuite s’investir dans cette démarche collective de documentation et de diffusion doivent confirmer leur inscription d’ici le lundi 13 juillet à midi à M. Sébastien Proulx, agent de communication de la MRC au 450 836-7007 poste 2528 ou par courrier électronique à sproulx@mrcautray.qc.ca. Dans le but de respecter les recommandations de la Santé publique, le nombre d’inscriptions est limité. Ainsi, il est fortement suggéré de réserver sa place rapidement. À noter qu’un accompagnement personnalisé d’une durée de 5 h est également offert aux inscrits.

Le volet Laboratoire inclusif, du projet Pour la suite du geste… rassemblons-nous! est une démarche de sauvegarde visant à accompagner la population d’autréenne dans la prise en charge de leurs traditions.

Cette initiative découle d’une entente liant la MRC de D’Autray au ministère de la Culture et des Communications alors que la présentation de la formation est rendue possible par un soutien financier de Culture Lanaudière ainsi que par l’Espace culturel Jean-Pierre Ferland.

Philippe Jetté participe au projet « Culture maison » de la Ville de L’Assomption pendant la pandémie COVID-19 qui s’abat sur le monde. « Culture maison » est une programmation culturelle à consommer sans modération, en direct de votre salon. Philippe Jetté et Mélanie Boucher y transmettent des traditions orales par le biais de quatre capsules vidéos.

  1. Chansons brèves pour se remémorer des airs de danse.
  2. Comptines et berceuse.
  3. Podorythmie (tapement de pieds).
  4. Danse-chantée.

Cette initiative permet également de s’initier divers volet culturel : photographie, musique, horticulture, cuisine, dessin, etc. Les vidéos sont disponibles sur la page Facebook Culture maison et sur la chaîne YouTube de la Ville de L’Assomption.

Vidéos

Jean Duval a soutenu, en 2013, une thèse de doctorat sur les pièces asymétriques en musique traditionnelle québécoise. Depuis 2017, il a édité six collections de pièces instrumentales traditionnelles portant sur cinq  anciens violoneux et la réédition de Le Répertoire du Violoneux de J.A. Boucher (1933). Ces collections comportent la transcription de 695 pièces traditionnelles. Elle inclut une biographie du musicien, des commentaires sur les pièces, une analyse du contenu de la collection et du style de jeu.

Jean Duval rend accessible gratuitement ses publications sur Le violon de Jos, une encyclopédie collective, multimédia et vivante de musique traditionnelle québécoise. Celle-ci vise à en promouvoir la culture, la pratique et l’apprentissage. Je vous invite à consulter ces trésors. J’en profite pour remercier Jean Duval pour ce legs aux chercheurs et aux musiciens actuels et futurs.

Biographie de Jean Duval (tirée du Camp Violon Trad Québec)

Jean Duval est un des pionniers de la flûte dans le style traditionnel au Québec. Compositeur, multi instrumentiste, ethnomusicologue, il s’implique depuis le début des années 1980 dans le milieu de la musique et de la danse traditionnelles québécoises, irlandaises et écossaises dans le nord-est de l’Amérique du Nord. Il a été membre du groupe Phenigma de 1990 à 1995, groupe avec lequel il a enregistré un album. En 2000, il a publié chez Mel Bay avec Steve Jones un recueil consacré au répertoire du musicien et conteur irlandais Packie Manus Byrne. En 2004, il a réalisé un CD des plus originaux intitulé 12 Suites trad pour flageolet à une main. Enfin, il a enregistré en 2010 l’album Pièces sur pièces en duo avec David Boulanger, violoniste de La Bottine Souriante. Parallèlement à sa profession d’agronome, il a complété en 2008 une maîtrise portant sur les compositeurs de musique traditionnelle ainsi qu’un doctorat en 2013 portant sur les « tounes croches » (ou asymétrique) dans la musique traditionnelle québécoise. Il travaille présentement sur des projets d’édition musicale, toujours en musique traditionnelle.

Dans son livre « La musique et la magie : étude sur les origines populaires de l’art musical, son influence et sa fonction dans les sociétés », Jules Combarieu nous fait remonter à la nuit des temps où le chant prit forme. Les primitifs étaient dirigés par l’imagination et le sentiment. À cette époque, le rythme réglait à la fois les mots, les sons et les pas. C’est la caractéristique de l’art primitif. Les danses étaient mimétiques. Elles imitaient ce que le magicien invoquait à l’Esprit. Le chant magique était présent dans toutes les scènes de la vie quotidienne : guérir un malade, à la guerre, en travaillant, demander de la pluie, etc. Les formules magiques ont été chantées avant d’être dite et ensuite écrite. Combarieu nous expose plusieurs rites, de tuer un enfant pour demander de la pluie jusqu’à danser pendant plusieurs jours et d’imiter une guerre triomphante pour créer le courage par la simulation de la défaite de l’ennemi, accompagné de la danse et du chant bien sûr. Le mime et la danse se sont dissociés au cours des siècles. La danse de la pluie est, pour les indigènes, leur plus vieille tradition. Le premier instrument à corde est un arc à flèche. Certains peuples d’Afrique disent qu’ils jouent de l’arc lorsqu’ils font de la musique.

La répétition dans la musique a pour origine la magie chantée. Le fait de répéter trois fois revient souvent, tout comme le chiffre trois dans nos chansons traditionnelles. La divinité aime les chiffres impairs. Il y a plusieurs formes de répétitions : transposition, rythmique intégrale ou fragmentaire. On retrouve même la formule énumérative pour guérir les glandes.

On retrouve la magie également dans la religion. L’homme invoque le Dieu Tout‑Puissant, il lui demande de veiller sur lui et sur les siens et lui demande pardon. Les chants et les gestes religieux ont des origines magiques. « La musique est un pouvoir de séduction et de charme. » [La neuvaine a des procédés d’incantation magique. Elle est une répétition et invoque la Vierge et Dieu.] Dans le Kyrie eleison, on retrouve la forme A-A-A-B-B-B-A-A-A ou A-B-A, tout comme dans la majorité des incantations magiques. Même chez les animaux, on retrouve une action magique. Le mâle séduit par sa voix, et la femelle se laisse charmer.

M. Combarieu nous rappelle que le chant magique peut aussi être utilisé pour ramener des morts qu’on croyait endormi, faire perdre la férocité aux bêtes, entraîner la sécheresse, avoir des vents violents, faire passer la récolte d’un voisin sur sa terre et peut même brûler celui qui le chante s’il ne contrôle pas son interprétation.

Chez les Égyptiens, dans leurs rites, les formules devaient être exécutées sans intonation fausse, sinon ça compromettait le résultat. Quand une personne était malade, on disait qu’il était tel ou tel Dieu et qu’il possédait les mêmes immunités que ce Dieu.

« Le son est produit par le mouvement, tout est mouvement dans le monde, donc le monde est musique. »  Anciennement, on croyait que le système solaire possédait sept planètes et c’est pour cette raison que la semaine et nos modes musicaux (gammes) sont divisés en sept. Les modes les plus anciens sont divisés en cinq ou six notes pour ensuite passer par neuf notes avant d’arriver généralement à sept. Pour les primitifs, chaque note a un pouvoir particulier. Chaque mode était choisi en raison des objectifs, soit de calmer ou d’exciter les esprits. Les modes ont été délaissés en cours de route pour les modes majeur et mineur. Le mineur est plus vieux que le majeur. Au 16e siècle, les danses sont presque tous en mineur. L’avènement du mode majeur arrive vers la fin du Moyen Âge.

Le thrène était chanté dans les événements malheureux comme la mort tandis que le péan était plutôt pour des événements joyeux comme la résurrection ou le triomphe à la guerre.

La berceuse est un chant magique pour endormir. Le travailleur primitif chante pour évoquer l’Esprit ou pour pratiquer un effet sur les outils qu’il utilise et sur la matière qu’il travaille. Sans lui, son but ne peut être atteint.

Le couplet sert à exprimer une situation, c’est descriptif, et le refrain est au-delà de l’histoire. Il y a quelque chose de plus fondamentale que la situation. Le chant primitif était constitué d’onomatopées. Le poète a modifié le chant et a gardé seulement la partie incantatoire, soit le refrain qui est inintelligible. Le refrain est devenu la seule partie de la chanson qui a un rapport avec le chant magique. Des refrains peuvent avoir eu recours à l’imitation des formules magiques, ce qui est une parodie.

Nos banquets avec leur « toast » et leur prière sont d’origine rituelle.

Quelques définitions

Chant magique : chant ayant répétition, refrain et incantation.

Charme et charmeur : magicien. Ex. : On faisait charmer une plaie par le charmeur. Charme vient du mot latin « carmen ». Le carmen a désigné une formule magique et aussi un chant.

Consonne explosive : p.

Consonne sifflante : s.

Consonne dentale : t, d.

Enchanter : action très spéciale qu’on exerçait sur un objet ou sur une personne à l’aide du chant.

Incantation : association du chant et de la magie (très ancien).

Ode : musicien qui chantait ses propres vers; tout d’abord, ce fut un magicien. Chant magique. Ode était utilisée par l’église pour désigner les neuf parties du canon.

Phrygien : un des modes de la musique des anciens Grecs, au caractère fier et impétueux, intermédiaire entre le mode lydien et le mode dorien. Les habitants de la Phrygie aimaient particulièrement ce ton plein d’élan et d’allégresse.

Sources

Ce résumé de l’ouvrage de Jules Combarieu sur la musique et la magie a  été écrit par Philippe Jetté en 2009 dans le cadre d’un perfectionnement en chant et en chanson traditionnelle avec Danielle Martineau grâce au soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec.

Combarieu, Jules. La musique et la magie : étude sur les origines populaires de l’art musical, son influence et sa fonction dans les sociétés, A. Picard et fils, Paris, 1909, 383 p.