Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO

Lors de la séance du Conseil de la Municipalité régionale de comté (MRC) de D’Autray du mois d’octobre, les élus se sont engagés à soumettre des recommandations relatives au patrimoine culturel immatériel à l’intention du gouvernement fédéral canadien. À ce jour, les municipalités de Saint-Barthélemy, Saint-Didace, Sainte-Élisabeth, Saint-Ignace-de-Loyola, Sainte-Geneviève-de-Berthier, Saint-Cuthbert, Saint-Gabriel-de-Brandon, La Visitation-de-l’Île-Dupas, Saint-Norbert, Mandeville, Ville de Saint-Gabriel, Lavaltrie et Berthierville ont fait le même geste. Lanoraie et  Saint-Cléophas-de-Brandon devraient suivre au cours des semaines à venir.

Guidée par le geste du Conseil québécois du patrimoine vivant, la MRC de D’Autray invite le gouvernement à signer la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO (adoptée en 2003) qui reconnaît l’importance du patrimoine culturel immatériel comme creuset de la diversité culturelle et comme garant du développement durable. À ce jour, 175 États sont signataires de cette convention.

Par ce geste symbolique fort, les élus de la MRC reconnaissent la richesse des traditions transmises de génération en génération et de ses porteurs de traditions. Ces acteurs culturels sont indispensables à la vitalité du territoire et de leurs pratiques.

Une participation est souhaitée afin que les mesures nécessaires soient prises pour assurer la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Le tout est envisageable par l’identification des différents éléments dudit patrimoine présent sur le territoire, par le développement de formules de sauvegarde et aussi par la transmission de génération en génération.

En 2011, le gouvernement du Québec a adopté la Loi sur le patrimoine culturel qui inclut la notion de patrimoine immatériel. Quant à la MRC de D’Autray, elle contribue énergiquement à sa valorisation. La mise en place de l’initiative Pour la suite du geste… rassemblons-nous! est un exemple concret. Ce projet collectif relève l’importance du transfert de connaissances en lien avec l’artisanat traditionnel. En octobre et en novembre, des porteurs de savoir-faire se prêteront à des ateliers d’initiation gratuits où tout un chacun pourra assimiler des expertises dont la connotation identitaire a été signalée par les citoyens lors de consultations publiques.

Toutes les municipalités locales du territoire d’autréen ont été invitées lors de l’assemblée plénière du 27 septembre à emboiter le pas à la MRC de D’Autray en adoptant la même résolution. La résolution de la MRC de même que celles des municipalités seront acheminées au premier ministre du Canada  M. Justin Trudeau de même qu’à la ministre du Patrimoine canadien, Mme Mélanie Joly.

« La mise en œuvre de notre initiative Pour la suite du geste… rassemblons-nous! aura per­mis l’identification de plus de 176 éléments et porteurs de tradition et aussi de cibler trois savoir-faire à sauvegar­der et promouvoir : le fléché, le tissage et le gossage de cups. Tout comme le recommande la convention de l’UNESCO, la collectivité d’autréenne est au cœur même de cette démarche et c’est en étroite collaboration avec plusieurs citoyens et organismes que nous l’avons développée », a mentionné Mme Marie-Julie Asselin, agente de développement culturel de la MRC, par la voie d’un communiqué de presse.

Télécharger la résolution en cliquant ici.

La flécheuse Marie-Berthe Guibault à l’oeuvre.

Dans le cadre de son projet Pour la suite du geste… rassemblons-nous, la Municipalité régionale de comté (MRC) de D’Autray organisera une chasse aux cups (loupe de bouleau blanc, de merisier ou d’érable) dans les bois de Mandeville, le dimanche 15 octobre prochain. Les personnes souhaitant y prendre part devront se rendre au parvis de l’église de Mandeville, située au 278, rue Desjardins, dès 13 h 30.

Ce sera l’occasion de bien comprendre comment trouver les cups dans les arbres et aussi d’apprendre à lire la forêt d’une toute autre façon. Les cups recueillies seront déposées dans un sac de plastique accompagnées de mousse de « savane » et d’eau dans le but de ne pas les assécher.

Ces loupes serviront aux ateliers de gossage de cups offerts les samedis, 4, 11 et 18 novembre dès 10 h à la sacristie de l’église de Mandeville. Tous les ateliers seront d’une durée de 2 h. Ce savoir-faire traditionnel consiste à sculpter, à l’aide d’une gouge, une coupe (tasse) en loupe d’arbre. Les participants se verront enseigner les rudiments du gossage de cup, notamment, comment retirer l’écorce à l’aide d’un ciseau à bois, et ensuite à sculpter l’intérieur de la cup. Il sera possible de la conserver après la conception. M. Jean-Louis Roy de Mandeville agira à titre de mentor. Autrefois, il guidait les Américains à la pêche dans la rivière Mastigouche.

« La mode dans les camps de pêche, c’était de jouer aux dames. Les gars étaient assis bien tranquillement à regarder la partie avec une gouge et une cup à la main », se souvient-il. À l’origine, la cup avait pour fonction de puiser l’eau directement dans une source ou un cours d’eau. Avec le temps, elle est aussi devenue un objet décoratif convoité par les collectionneurs.

La chasse est ouverte à l’ensemble des citoyens du territoire, c’est-à-dire qu’il est permis, pour ceux qui savent déjà reconnaître la cup dans l’arbre, d’apporter les trophées recueillis aux bureaux de la MRC à Berthierville. Une loupe peut se retrouver aussi bien dans une bûche que dans un arbre en forêt.

Pour plus d’information en lien avec la cup ou pour consulter la programmation détaillée : www.mrcautray.qc.ca/culture-et-patrimoine/suite-geste-rassemblons/.

Pour la suite du geste… rassemblons-nous! est réalisé grâce au soutien financier du gouvernement du Québec et de la MRC de D’Autray dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel 2017. Philippe Jetté, médiateur culturel et intervenant en traditions vivantes assure une collaboration.

Dessin réalisé par M. Jean-Louis Roy, de Mandeville

Les ateliers de transmission de savoir-faire sont de retour à Joliette cet automne. Des rendez-vous à ne surtout pas manquer pour en découvrir davantage sur le patrimoine immatériel joliettain, tout au long du mois d’octobre!

Animés par divers médiateurs culturels, les ateliers de transmission de savoir-faire présentés gratuitement au Musée d’art de Joliette permettront à la population de se familiariser avec certaines pratiques traditionnelles :
• Jouer des os avec Jacques Landry | 4 octobre à 19 h 
L’artiste joliettain Jacques Landry vous invite à entrer dans l’univers d’une percussion traditionnelle, les os. Découvrez les mouvements, les séquences de rythme et l’histoire associés à cet instrument thoracique.
 
• Remèdes de grand-mère avec Madeleine Marion | 11 octobre à 19 h 
Un moment privilégié avec Mme Madeleine Marion, à partager vos remèdes et trucs de grand-mères. Venez découvrir les astuces transmis par nos aïeuls grâce à cet atelier participatif animé par Philippe Jetté.
 
• Fabriquons du savon de pays avec Line Marion | 18 octobre à 19 h 
Avec Line Marion, apprenez le procédé de réalisation et les utilités de ce savon traditionnel, puis éprouvez une recette en groupe et repartez avec votre barre de savon!
• Câllez votre propre set carré avec Les Petits Pas Jacadiens | 25 octobre à 19 h
De façon ludique, familiarisez-vous aux termes de « câll », aux intonations et aux danses traditionnelles grâce à cet atelier d’initiation au savoir-dire et au savoir-faire du « câll » animé par Philippe Jetté.
À noter que les places sont limitées pour chaque atelier, il est donc préférable de s’inscrire. Pour plus d’information ou pour réserver des places, veuillez communiquer avec le service des Loisirs et de la culture au 450 753-8050 ou au loisirs@ville.joliette.qc.ca.
Les ateliers de transmission de savoir-faire sont présentés dans le cadre de l’entente de développement culturel entre la Ville de Joliette et le ministère de la Culture et des Communications, en collaboration avec Philippe Jetté. Tous les détails au www.ville.joliette.qc.ca/culture/agenda-culturel/.

Le 16 septembre dernier, la chapelle des Cuthbert de Berthierville a été l’hôte d’une journée culturelle bien remplie, à l’occasion du lancement de la programmation automnale du projet Pour la suite du geste… rassemblons-nous!, une initiative valorisant l’artisanat traditionnel élaborée par la Municipalité régionale de comté (MRC) de D’Autray.

En octobre et novembre prochains, la population d’autréenne pourra participer gratuitement à plusieurs ateliers de transmission de savoir-faire liés au tissage, au fléché et au gossage de cup. Tous les ateliers seront d’une durée de 2 h. Voici une présentation sommaire de la programmation.

Tournée d’ateliers d’initiation et de perfectionnement en fléché

  • Dimanche 8 octobre à 14 h à la Maison Rosalie-Cadron de Lavaltrie
  • Mardi 24 octobre à 19 h à la MRC de D’Autray à Berthierville
  • Mardi 7 novembre à 19 h au 2270, rue Principale à Sainte-Élisabeth
  • Dimanche 26 novembre au chalet des loisirs de Saint-Cuthbert

Ces ateliers seront animés par Mme Hélène Clément de l’Association des artisans de ceinture fléchée de Lanaudière.

Ateliers d’exploration et d’initiation au tissage (quatre séries de deux ateliers)

  • Mardis 10 et 17 octobre à 19 h au 5111, Chemin du Lac à Saint-Gabriel-de-Brandon
  • Samedis 21 et 28 octobre au 5111, Chemin du Lac à Saint-Gabriel-de-Brandon
  • Jeudis 2 et 9 novembre à 19 h au 2150, rue Principale à Saint-Norbert
  • Samedi 18 et 25 novembre à 13 h 30 au 2150, rue Principale à Saint-Norbert

Ces ateliers seront animés par le Cercle de Fermières de Saint-Gabriel. Ils auront lieu dans les locaux des Cercles de Fermières de Saint-Norbert et de Saint-Gabriel.

Ateliers de gossage de cup

  • Samedis 4, 11 et 18 novembre à 10 h à la sacristie de l’église de Mandeville (278, rue Desjardins)

Ces ateliers seront animés par M. Jean-Louis Roy de Mandeville. Une chasse aux cups sera organisée à la mi-octobre. Les participants pourront identifier et cueillir des loupes (cup) d’arbre, lors d’une marche en forêt.

La programmation détaillée a été déposée sur le site Internet de la MRC au www.mrcautray.qc.ca, accessible moyennant un clic, sur l’onglet Culture et patrimoine, de même qu’au www.culturepatrimoineautray.ca.

Mis à part le dévoilement, les visiteurs ont pu apprécier une exposition de travaux d’artisanes et artisans lanaudois, visionner une série de documentaires réalisés par la norbertoise, Iphigénie Marcoux-Fortier, être informés des savoir-faire artisanaux par des porteurs de tradition et prendre part à un 5 à 7 festif.

À propos des documentaires présentant les particularités de chacun des sa­voir-faire, une tournée est prévue cet automne par l’entremise du Coffre des savoir-faire d’autréens. Conçu par l’ébéniste Cédric Tremblay, celui-ci exposera dans une formule réduite la pratique du tissage, du fléché et du gossage de cup. Donc, en plus d’y voir les trois documentaires, il sera possible de toucher ces produits, de lire des textes exposant l’origine de ces techniques ancestrales et aussi de réaliser quelques bricolages pour enfants.

Artisans novices ou expérimentés auront l’occasion de participer à un concours. Le comité organisateur les invite à partager leur oeuvre. Il existe deux façons de concourir, soit de soumettre le projet créé lors des ateliers d’initiation ou de proposer une création de tout acabit. Des prix seront remis en décembre prochain lors d’un évènement soulignant la fin de la première phase du projet Pour la suite du geste… Rassemblons-nous! Un formulaire, déposé sur le site Internet de Culture et patrimoine D’Autray, doit également être rempli.

Pour la suite du geste… rassemblons-nous! est réalisé grâce au soutien financier du gouvernement du Québec et de la MRC de D’Autray dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel 2017. Philippe Jetté, médiateur culturel et intervenant en traditions vivantes assure une collaboration.

Visionnez la série documentaire Pour la suite du geste… réalisée par Iphigénie Marcoux-Fortier et produite par la MRC de D’Autray.

La candidature de Philippe Jetté, au programme La culture à l’école, a été retenu par le ministère de la Culture et des Communications pour offrir des ateliers culturels en école. De plus, le volet Une école accueille un artiste permet aux élèves de participer à un travail d’expérimentation artistique de longue durée (de quatre à douze semaines).

Philippe propose de toucher l’imaginaire des jeunes et de développer leur créativité à travers deux présentations :

Ils les incitent à devenir responsables de leurs traditions en les transmettant à leur tour.

Consultez sa fiche en ligne sur le Répertoire de ressources culture-éducation. Informez-vous des avantages pour votre école.

 

 

 

Philippe Jetté est l’un des huit artistes boursiers du Conseil des arts et des lettres du Québec grâce à l’Entente de partenariat territorial en lien avec la collectivité de Lanaudière. L’annonce a été rendue publique la semaine dernière. Philippe dévoilera les détails du projet novateur de médiation culturelle « Chansons et réflexions intimes dans un salon ouvert ! » lors d’une conférence de presse cet automne. Lire la suite

Le tressage aux doigts est une pratique ancienne de plusieurs millénaires. Ici, dans la région de L’Assomption[1], les femmes artisanes développent, selon toute vraisemblance, au 19e siècle, un savoir-faire unique, le fléché. Issu de la technique universelle du chevron, il est beaucoup plus élaboré que son ancêtre et permet la formation de motifs d’une grande complexité. Transmise de génération en génération, la technique de fabrication de la ceinture fléchée est reconnue comme l’un des plus beaux tressages au monde.

Commerce de la ceinture fléchée dite de L’Assomption

Le plus vieux document attestant la présence d’artisanes en fléché, à L’Assomption, identifie les sœurs Gagnon de la rue Saint-Étienne. Les quatre flécheuses[2] signent une entente avec Antoine Lange, un marchand montréalais. Elles doivent tresser quatre ceintures par mois entre le 26 novembre 1811 et le 1er avril 1812.

Des marchands du village de L’Assomption font le commerce de ceintures fléchées dans la première moitié du 19e siècle. Un de ceux-là, Laurent LeRoux, revient à L’Assomption, vers 1794, pour reprendre les affaires de son défunt père. Il détient, pendant un certain temps, avec Jacques Trullier dit Lacombe, un autre marchand de L’Assomption, le monopole de la confection et de la vente de la ceinture fléchée avec la North West Compagny. En 1822, dix ceintures sont recensées au magasin de Jacques Lacombe, ancien commerçant de la Compagnie du Nord-Ouest. Vingt ans plus tard, treize « ceintures à flèches » et quatorze livres de laine à ceinture sont inventoriées au magasin de Benjamin Beaupré.

Le commerce de la ceinture fléchée est bien ancré à L’Assomption dans la première moitié du 19e siècle. Une mouvance vers le territoire de Saint-Jacques, issu de L’Assomption, est ensuite observée. À la fin du 19e siècle, la commercialisation diminue drastiquement à cause de la fin du commerce des fourrures et de la disparition des grandes compagnies anglaises. La concurrence des ceintures tissées au métier provenant d’Angleterre ont également contribué au déclin de ce commerce.

Exploration et standardisation

La technique du fléché semble s’être développée, au début du 19e siècle, par des femmes de la région de L’Assomption. À cette époque, les artisanes mettent à profit leur créativité. Elles explorent l’agencement des motifs et des couleurs de la ceinture fléchée pour compétitionner les belles étoffes que portaient les gérants écossais de la Compagnie du Nord-Ouest.

Au tournant des années 1830, la Compagnie de la Baie d’Hudson instaure une standardisation, ce qui permet aux femmes d’être plus efficaces et d’avoir une production moins coûteuse. Rappelons que ce sont les femmes du Grand Saint-Jacques qui sont reconnues pour être les principales artisanes du fléché au 19e siècle.

La dénomination « ceinture fléchée de L’Assomption » vient de l’anglais « Assumption sash », ce qui rappelle leur provenance. Cette appellation se répand dans les années 1840.

L’action des flécheuses et des flécheurs

La ceinture fléchée est reconnue, depuis 1985, comme le symbole régional de Lanaudière. L’année suivante, l’Association des artisans de la ceinture fléchée de Lanaudière voit le jour. Depuis 1989, cette dynamique association organise, dans Lanaudière, des ateliers-rencontres, particulièrement au Vieux Palais de Justice de L’Assomption ainsi qu’à la Maison de la culture.

Les flécheuses du 21e siècle

De nos jours, deux femmes de cœur et de passion perpétuent ce savoir-faire traditionnel à L’Assomption, Jocelyne Venne et France Hervieux[3]. Elles partagent cet art traditionnel afin d’en assurer la transmission. À l’hiver 2016, la ministre de la Culture, Mme Hélène David, désigne le fléché comme élément du patrimoine immatériel du Québec. Ce geste symbolique reconnait la richesse de ce savoir-faire transmis par des femmes de la région de L’Assomption.

[1] La région de L’Assomption fait ici allusion aux territoires de L’Assomption et du Grand Saint-Jacques de l’époque.

[2] Marie-Josephte, Marguerite (dont l’époux Louis Bousquet était chapelier), Élisabeth et Archange Gagnon.

[3] France Hervieux est récipiendaire du prix d’excellence Pierre-LeSueur décerné, en l’an 2000, par la Ville de L’Assomption pour son travail de vulgarisation de la tradition de la ceinture fléchée dite de L’Assomption.

Texte rédigé par Philippe Jetté, médiateur du patrimoine vivant consultant pour Les Productions Synop6, le 6 avril 2016. Ce texte était destiné à la Ville de L’Assomption pour un projet de mise en valeur du fléché dans leur milieu. Consultez deux capsules vidéos (historique et tutoriel) et le texte revu par la Ville en suivant ce lien : http://www.quartierdesarts.ca/patrimoines/ceinture-flechee 

Bibliographie

ASSOCIATION DES ARTISANS DE CEINTURE FLÉCHÉE DE LANAUDIÈRE INC. (1994). Histoire et origines de la ceinture fléchée traditionnelle dite de L’Assomption. Québec, Septentrion, 125 p.

MARCHAND, Suzanne. La pratique du fléché au Québec. Étude patrimoniale. Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, 2011. 62 p.

Répertoire du patrimoine culturel du Québec. Fiche de l’élément, Fléché. Ministère de la Culture et des Communications [En ligne]. Site Web consulté en mars 2016. http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=2&type=imma#.VtnrX_nhCUk

Pierre Dufour, « LEROUX, LAURENT », dans FR:UNDEF:public_citation_publication, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 10 mars 2016, http://www.biographi.ca/fr/bio/leroux_laurent_8F.html

Martin Rochefort, « TRULLIER, Lacombe, JACQUES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 5 avril 2016, http://www.biographi.ca/fr/bio/trullier_jacques_6F.html

Le lundi 19 juin dernier, l’église de Saint-Norbert a accueilli une quarantaine de personnes avides de connaître les étapes à venir pour le projet culturel Pour la suite du geste… rassemblons-nous!, mis sur pied par la Municipalité régionale de comté (MRC) de D’Autray. Lors de trois consultations tenues en mai, plus de 50 savoir-faire en lien avec l’artisanat traditionnel avaient été identifiés par des citoyens.

Dès l’automne prochain, la population pourra prendre part à plusieurs activités de transmission de savoir-faire liées au tissage, au fléché et selon le terme traditionnel, au gossage de cup. En plus de favoriser leur connaissance, le but de la MRC derrière cette initiative est de créer et de rendre accessible des espaces de pratique et de transmission dans les trois pôles du territoire.

En premier lieu, les participants auront l’occasion d’être au fait des notions sur l’histoire de chaque pratique. Ensuite, il y aura présentation d’une série d’ateliers d’exploration et d’initiation. Pour le tissage et le fléché, les promoteurs prévoient s’associer avec des organismes du milieu. Pour ce qui est du gossage de cup, il s’agit d’une pratique identitaire principalement associée à la municipalité de Mandeville. Quelques artisans maîtrisant la technique sont encore actifs. Une cup est faite à partir de bois sculpté, dont les noeuds servent à former une anse, menant ensuite à l’apparence d’une tasse, d’où l’origine de son appellation familière. Les gens qui s’adonneront aux ateliers sauront identifier et recueillir les noeuds, affûter des gouges et concevoir une cup.

D’ici le déploiement des activités en septembre 2017, la MRC compte poursuivre sa quête de porteurs de tradition et identifier des actions de mobilisation rejoignant les gens de tout âge. L’idéation et le développement des outils de communication sont aussi à l’ordre du jour.

Vous souhaitez connaître les savoir-faire ciblés et les actions à venir de Pour la suite du geste… rassemblons-nous? Vous n’avez qu’à cliquer sur l’hyperlien suivant : Présentation du projet Pour la suite du geste… rassemblons-nous.

Pour la suite du geste… rassemblons-nous! est réalisé grâce au soutien financier du gouvernement du Québec et de la MRC de D’Autray dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel 2017. Philippe Jetté, médiateur culturel et intervenant en traditions vivantes assure également une collaboration.

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Source : Sébastien Proulx, agent de communication, MRC de D’Autray

Plus de 50 personnes ont participé aux trois consultations publiques visant à planifier le projet « Pour la suite du geste… rassemblons-nous! ».

Des suites de trois consultations citoyennes, tenues au cours du mois de mai, la Municipalité régionale de comté (MRC) de D’Autray se dit prête à dévoiler les actions à venir en lien avec son projet Pour la suite du geste… rassemblons-nous! Plus de 50 participants y ont livré leurs opinions et leurs connaissances sous l’oreille attentive de Philippe Jetté, médiateur culturel et intervenant en traditions vivantes et Marie-Julie Asselin, agente de développement culturel de la MRC. Lire la suite

Philippe Jetté est un jeune homme qui a sur ses épaules et dans son coeur le patrimoine vivant, porteur des traditions, celles de la Nouvelle-Acadie, ce lieu de la région de Lanaudière qui rassemble les municipalités de Saint-Jacques, Saint Liguori, Saint Alexis et Sainte-Marie-Salomé, toutes fondées par des Acadiens de la déportation. Son but est donc de mettre en valeur la richesse collective de la Nouvelle-Acadie1 ainsi que les gens qui la portent et la transmettent. N’est-il pas notre troubadour contemporain dont nous sommes fiers? Mais sa vision et son engagement sont beaucoup plus grands…

« Je suis né dans le Ruisseau Saint-Georges, premières terres des Acadiens en Nouvelle-Acadie, à Saint-Jacques, une communauté fondée par des Acadiens de la déportation. Je suis cultivé en fonction du sol. Je suis Acadien, nous sommes Acadiens. C’est plus fort que moi, je dois cultiver le sol de mes ancêtres pour garder vivante notre mémoire collective, nos traditions. Plus le temps avance, plus j’ai espoir pour l’avenir. Je ne suis pas seul à prendre soin du sol. Ensemble, nous ferons fleurir cette belle et grande Nouvelle-Acadie.

Je m’intéresse aux pratiques traditionnelles pour ce qu’elles procurent. J’ai le sentiment d’être en continuité avec les porteurs de traditions qui me les ont transmises, mais aussi avec ceux qui les ont portées avant eux. Je colporte fièrement leurs danses, leurs chansons ou leurs airs de musique. Je me fais un ambassadeur de leur héritage. Évidemment, ça m’apporte beaucoup de plaisir. »

Exploration et mise en valeur des traditions de la Nouvelle-Acadie

« Mon projet vise à créer et à diffuser deux conférences-spectacles participatives; une destinée au jeune public (8-12 ans) et l’autre, au grand public. J’ai également comme objectif la présentation d’un atelier de transmission de chansons de tradition orale présentant le répertoire de la Nouvelle-Acadie. Pour ce faire, j’analyserai des textes de chansons afin de saisir, entre autres, le sens des paroles et leurs symboliques datant souvent du Moyen Âge. Ce processus permettra par ailleurs de poursuivre la documentation de la pratique de la chanson et de la musique traditionnelles auprès de porteurs de traditions et de détenteurs d’archives (enregistrement de veillées, etc.).

Mes conférences-spectacles et mon atelier de transmission, proposés dans les réseaux scolaires et bibliothèques ainsi que dans des lieux de diffusion de spectacles et de conférences, soutiendront ma démarche participative et inciteront les jeunes à s’ouvrir à un monde culturel et à une transmission de patrimoine. Ma présence sera constante dans Lanaudière et s’élargira dans différentes régions du Québec et dans le grand réseau acadien international. Je suis accompagné dans ma démarche par des maîtres québécois de la tradition orale et des arts de la scène : Michel Faubert, Robert Bouthillier, Danielle Martineau et Marie-Claire Séguin. »

Tout ce travail et cette implication se marient bien avec les 40 ans, cette année, du groupe Les Petits Pas Jacadiens dont Philippe Jetté est le président. Un organisme à but non lucratif qui oeuvre à la valorisation, la transmission, la promotion et la diffusion de la danse, de la gigue traditionnelle québécoise et acadienne. Rêvons avec lui d’un projet rassembleur pour le développement collectif et durable de la pratique de la danse traditionnelle dans nos communautés. « Câller la veillée chez-vous! »

C’est la culture, la valeur première d’un peuple.
Celle qui le fait avancer.
Bernard Landry,
ancien premier ministre du Québec

« Je vois pour l’avenir une communauté fière de ses racines et de ses traditions, avec un fort sentiment d’appartenance à la Nouvelle-Acadie et à l’Acadie du monde. Les gens se rassembleront en famille et en communauté pour chanter, danser et popoter des chansons, des danses et des recettes traditionnelles. Bref, une communauté heureuse et en santé grâce à son patrimoine. »

Philippe Jetté est un des personnages principaux du documentaire Les Acadiens du Québec : Lanaudière, mémoire vivante d’Acadie, réalisé par Phil Comeau. Il est le descendant d’une famille de premiers Acadiens : sa grand-mère Hélène Gaudet, et son grand-oncle, Jean-Paul Gaudet, qui tenait jusqu’à sa mort le magasin général dans le Grand rang, et qui est décédé à l’âge de 93 ans et 6 jours. Lire la suite