Philippe Jetté est un jeune homme qui a sur ses épaules et dans son coeur le patrimoine vivant, porteur des traditions, celles de la Nouvelle-Acadie, ce lieu de la région de Lanaudière qui rassemble les municipalités de Saint-Jacques, Saint Liguori, Saint Alexis et Sainte-Marie-Salomé, toutes fondées par des Acadiens de la déportation. Son but est donc de mettre en valeur la richesse collective de la Nouvelle-Acadie1 ainsi que les gens qui la portent et la transmettent. N’est-il pas notre troubadour contemporain dont nous sommes fiers? Mais sa vision et son engagement sont beaucoup plus grands…

« Je suis né dans le Ruisseau Saint-Georges, premières terres des Acadiens en Nouvelle-Acadie, à Saint-Jacques, une communauté fondée par des Acadiens de la déportation. Je suis cultivé en fonction du sol. Je suis Acadien, nous sommes Acadiens. C’est plus fort que moi, je dois cultiver le sol de mes ancêtres pour garder vivante notre mémoire collective, nos traditions. Plus le temps avance, plus j’ai espoir pour l’avenir. Je ne suis pas seul à prendre soin du sol. Ensemble, nous ferons fleurir cette belle et grande Nouvelle-Acadie.

Je m’intéresse aux pratiques traditionnelles pour ce qu’elles procurent. J’ai le sentiment d’être en continuité avec les porteurs de traditions qui me les ont transmises, mais aussi avec ceux qui les ont portées avant eux. Je colporte fièrement leurs danses, leurs chansons ou leurs airs de musique. Je me fais un ambassadeur de leur héritage. Évidemment, ça m’apporte beaucoup de plaisir. »

Exploration et mise en valeur des traditions de la Nouvelle-Acadie

« Mon projet vise à créer et à diffuser deux conférences-spectacles participatives; une destinée au jeune public (8-12 ans) et l’autre, au grand public. J’ai également comme objectif la présentation d’un atelier de transmission de chansons de tradition orale présentant le répertoire de la Nouvelle-Acadie. Pour ce faire, j’analyserai des textes de chansons afin de saisir, entre autres, le sens des paroles et leurs symboliques datant souvent du Moyen Âge. Ce processus permettra par ailleurs de poursuivre la documentation de la pratique de la chanson et de la musique traditionnelles auprès de porteurs de traditions et de détenteurs d’archives (enregistrement de veillées, etc.).

Mes conférences-spectacles et mon atelier de transmission, proposés dans les réseaux scolaires et bibliothèques ainsi que dans des lieux de diffusion de spectacles et de conférences, soutiendront ma démarche participative et inciteront les jeunes à s’ouvrir à un monde culturel et à une transmission de patrimoine. Ma présence sera constante dans Lanaudière et s’élargira dans différentes régions du Québec et dans le grand réseau acadien international. Je suis accompagné dans ma démarche par des maîtres québécois de la tradition orale et des arts de la scène : Michel Faubert, Robert Bouthillier, Danielle Martineau et Marie-Claire Séguin. »

Tout ce travail et cette implication se marient bien avec les 40 ans, cette année, du groupe Les Petits Pas Jacadiens dont Philippe Jetté est le président. Un organisme à but non lucratif qui oeuvre à la valorisation, la transmission, la promotion et la diffusion de la danse, de la gigue traditionnelle québécoise et acadienne. Rêvons avec lui d’un projet rassembleur pour le développement collectif et durable de la pratique de la danse traditionnelle dans nos communautés. « Câller la veillée chez-vous! »

C’est la culture, la valeur première d’un peuple.
Celle qui le fait avancer.
Bernard Landry,
ancien premier ministre du Québec

« Je vois pour l’avenir une communauté fière de ses racines et de ses traditions, avec un fort sentiment d’appartenance à la Nouvelle-Acadie et à l’Acadie du monde. Les gens se rassembleront en famille et en communauté pour chanter, danser et popoter des chansons, des danses et des recettes traditionnelles. Bref, une communauté heureuse et en santé grâce à son patrimoine. »

Philippe Jetté est un des personnages principaux du documentaire Les Acadiens du Québec : Lanaudière, mémoire vivante d’Acadie, réalisé par Phil Comeau. Il est le descendant d’une famille de premiers Acadiens : sa grand-mère Hélène Gaudet, et son grand-oncle, Jean-Paul Gaudet, qui tenait jusqu’à sa mort le magasin général dans le Grand rang, et qui est décédé à l’âge de 93 ans et 6 jours.

Article rédigé par Ginette Trépanier, paru dans le livre
En canotant dans Lanaudière… avec un souffle de vent acadien : contes et patrimoine / collectif dirigé par Ginette Trépanier.

0 réponses

Laisser un commentaire

Participez-vous à la discussion?
N'hésitez pas à contribuer!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *