La parole de la 27e édition des Journées de la culture sera portée, dans Lanaudière, par Philippe Jetté. L’artiste multidisciplinaire et intervenant en traditions vivantes, de Saint-Jacques, se dit très heureux d’être le porte-parole régional de cet événement déployé partout au Québec visant à célébrer une culture de proximité sous le thème de la collectivité les 29 et 30 septembre et le 1er octobre prochains.

Philippe Jetté est membre-fondateur des groupes de musique traditionnelle Garçons à marier, Belzébuth et du Duo Jetté-Simard. Câlleur, musicien, conférencier, consultant, formateur, transmetteur et chercheur, il voit son rôle d’artiste dans sa communauté comme celui de relayeur, d’intermédiaire entre les porteurs de traditions et les citoyens. Son but est de partager et de mettre en valeur notre richesse collective ainsi que les gens qui la portent et la transmettent.

Pour ce faire, il est, notamment, artiste à l’école et réalise des projets de développement culturel en patrimoine immatériel pour des organismes, villes ou MRC de Lanaudière, en plus d’offrir des formations sur la médiation du patrimoine vivant et des ateliers d’initiation à diverses traditions.

Lorsque l’on pose la question à Philippe Jetté ce que représente la collectivité pour lui, il répond : « La collectivité est au cœur même de notre identité; elle est notre ADN. C’est elle qui nous permet d’avoir des racines, de nous ancrer et de développer un sentiment d’appartenance et de fierté. » Pour sa part, il est enraciné dans sa collectivité natale, la Nouvelle-Acadie. « Je suis fier de mes racines acadiennes et je parle de la Nouvelle-Acadie partout où je passe. Je développe des projets culturels en lien avec mon territoire et ma région. Ma mission de vie est de développer et de sauvegarder les traditions de ma collectivité, de ma région. »

Philippe Jetté est fier du dynamisme culturel de Lanaudière. Il rapporte que Lanaudière a des acteurs culturels engagés et impliqués pour faire connaître la région, ses produits, ses attraits et sa culture. Lanaudière accorde une importance à nos racines culturelles. Seulement dans son secteur d’activité et dans sa région, il mentionne avoir recensé plus d’une trentaine d’organismes ainsi que plusieurs municipalités et MRC actifs pour la transmission et la diffusion des traditions culturelles.

Invitation aux municipalités et organismes

Les Journées de la culture permettent la démocratisation, la découverte et l’initiation des citoyens à la culture et aux arts sous toutes ses formes. Philippe Jetté invite l’ensemble des municipalités et organismes de Lanaudière à joindre le mouvement pour faire vivre une expérience culturelle des plus rassembleuses à leurs citoyens aux Journées de la culture. « En participant à l’événement, vous signifiez votre engagement en faveur des arts et de la culture et contribuez au rayonnement culturel de votre localité. Il s’agit d’une opportunité à saisir », affirme le porte-parole.

Inscrivez une activité, avant le 8 septembre, au www.journeesdelaculture.qc.ca/impliquez-vous/organisez-une-activite.

Découvrez le portrait complet de Philippe Jetté au www.journeesdelaculture.qc.ca/lanaudiere.

Suivez l’artiste et médiateur culturel au www.traditionsvivantes.com et sur sa page Facebook « Philippe Jetté / Médiateur du patrimoine vivant ».

À propos des Journées de la culture

Chaque année, le dernier vendredi de septembre et les deux jours suivants, les arts et la culture sont au cœur d’une grande fête populaire se déroulant d’un bout à l’autre du Québec : les Journées de la culture. Ateliers, démonstrations, parcours et prestations en tous genres composent la programmation de l’événement. De tous les âges et tous les styles, de tous les milieux et dans toutes les régions, tout le monde est invité à entrer dans les coulisses de la création en participant à l’une ou l’autre des centaines d’activités gratuites, toutes disciplines confondues. L’événement est propulsé par Culture pour tous.

Philippe Jetté était l’invité de Bruno Blanchet à l’émission « Le 5 à 7 carré » sur les ondes d’Ici Première de Radio-Canada le samedi 29 juillet dernier. Il a pu parler de son métier d’intervenant en traditions vivantes et interpréter une chanson et deux morceaux à l’accordéon diatonique et aux pieds (podorythmie).

L’émission était enregistré au Festival Mémoire et Racines à Saint-Charles-Borromée. Une panoplie d’invités diversifiés était de la partie.

Écoutez l’entrevue avec Philippe Jetté.

Écoutez l’émission complète.

Répertoire

  • Dans la ville de Rouen, chanson apprise de Rémy Landry de Crabtree et originaire du Ruisseau Saint-Georges à Saint-Jacques.
  • Reel d’Henri Roy, morceau appris de Maurice Beauchamp de Saint-Lin-Laurentides et originaire de Saint-Jérôme.
  • Reel de la guénille à l’envers, morceau appris de Rogatien Venne de Saint-Thomas et originaire de Saint-Côme.

Philippe Jetté et Dâvi Simard ont produit 10 capsules vidéo sur le répertoire de musique traditionnelle de la région de Lanaudière. Ces vidéos permettent d’apprendre ou de découvrir 10 pièces instrumentales sélectionnées suite à l’écoute attentive de plus de 1 000 enregistrements d’archives.

Le Duo Jetté-Simard s’est associé au Réseau Québec-Folklore (un organisme national) pour la diffusion de 10 capsules pédagogiques sur la plateforme YouTube dans le cadre des projets « Musique folklorique du Québec » du Réseau et « RÉPERTOIRES » du duo. Les reels, la polka et la valse choisis sont interprétés en trois vitesses permettant de faciliter l’apprentissage. Une mise en contexte de la provenance du morceau introduit les vidéos. Ces documents audiovisuels ont déjà été vus par plus de 1 000 personnes.

Également, une performance des 10 morceaux est actuellement en diffusion sur la page Facebook du duo et sur leur compte Instagram respectif.

« Nous sommes heureux de redonner à la communauté son répertoire de musique traditionnelle et de remettre en circulation ce répertoire inédit récolté auprès de violoneux et joueurs d’accordéon de Saint-Côme, Saint-Liguori et Saint-Lin-Laurentides », mentionne Philippe Jetté, accordéoniste lanaudois. Le violoneux Dâvi Simard rappelle que le projet a été réalisé grâce aux collectes (enregistrements auprès d’anciens musiciens) de Philippe Jetté et d’Hervé Larochelle et grâce à la collaboration du CRAPO et d’Archives Lanaudière.

Visionnez les vidéos sur YouTube, Instagram ou la page Facebook Duo Jetté-Simard.

Le projet « Recréer, diffuser et transmettre des répertoires instrumentaux traditionnels lanaudois » a été rendu possible, notamment, grâce au soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec, de la MRC de Montcalm, de la Ville de Notre-Dame-des-Prairies et du Conseil québécois du patrimoine vivant.

Rappelons que Philippe Jetté est intervenant en traditions vivantes, consultant, câlleur et musicien dans le groupe Belzébuth et le Duo Jetté-Simard. Il est aussi l’un des personnages principaux du documentaire « Les Acadiens du Québec : Lanaudière, mémoire vivante d’Acadie » réalisé par Phil Comeau. Quant à Dâvi Simard, il est un multi-instrumentiste, compositeur et arrangeur œuvrant dans la musique traditionnelle, la musique de scène, la conception sonore, la musique électronique, dans l’enseignement et a contribué à une panoplie de projets. On le retrouve sur scène, notamment, avec le Cirque Alfonse, L’Oumigmag et le Duo Jetté-Simard.

Au début du mois de mai, au sein de la salle municipale de Mandeville, le comité de suivi du Lab inclusif de la Municipalité régionale de comté (MRC) de D’Autray et la ministre du Tourisme et députée de Berthier, Mme Caroline Proulx ont accordé des reconnaissances multiples à des intervenants ayant contribué à la sauvegarde et au développement de savoir-faire traditionnels.

Plus d’une cinquantaine de spectateurs a pris part à cette célébration des accomplissements et de l’implication de Mme Marie-Berthe Guibault, M. Jean-Louis Roy, du Comité Patrimoine de Mandeville, du Club des Massigosseux et de la municipalité de Mandeville.

Les médaillés

Madame Guibault et monsieur Roy ont tous deux reçu la Médaille de la députée des mains de Mme Caroline Proulx.

Toute la filiation du fléché dans la région de Lanaudière remonte à Marie-Berthe Guibault. Cette dévouée transmetteuse a développé une approche pédagogique personnelle. Elle a élevé le savoir-faire du fléché à un niveau de pratique supérieur grâce à la confection de ceinture fléchée à facture ancienne. Son apport à la teinture végétale est également notable. Fortement impliquée dans son milieu depuis 1980 pour le développement du fléché au Québec, elle a mobilisé ses apprenants et entretenu des liens avec eux.

De son côté, M. Jean-Louis Roy a réactivé la pratique du gossage de cups consistant à sculpter une tasse dans une loupe de bouleau, un savoir-faire traditionnel identitaire mandevillois, dont il était le dernier dépositaire sur le territoire. En plus d’avoir participé à la pérennité de ses connaissances, il a permis la création du Club des Massigosseux qui en fait sa mission.

Engagement et soutien au gossage de cups à Mandeville

Lors du même évènement, la municipalité de Mandeville a été honorée pour son soutien au Comité Patrimoine de Mandeville qui est partie prenante de l’initiative Pour la suite du geste… rassemblons-nous! depuis le début de la démarche. Ses membres ont valorisé la pratique et documenté des objets anciens, en plus de réaliser trois capsules audiovisuelles. Ensuite, ils ont organisé des ateliers de transmission en collaboration avec la municipalité.

Celle-ci s’est assurée de mettre un local à leur disposition et aussi de financer l’acquisition d’équipements pour favoriser la pratique.

Cet apport de la municipalité a donné un élan aux gosseux de cups qui ensemble ont décidé de fonder le Club des Massigosseux. Le chargé de projet de la MRC, Philippe Jetté, intervenant en traditions vivantes, a épaulé ses membres tout au long des étapes menant à la constitution de l’organisme. La MRC de D’Autray a également souligné l’engagement des membres du Club pour la continuité de ce savoir-faire traditionnel sur son territoire. Le Conseil québécois du patrimoine vivant a également pris part à cette cérémonie en mettant l’accent sur l’impact des gestes porteurs pour la communauté et les savoir-faire traditionnels.

Le Laboratoire inclusif de prise en charge par la communauté pour un développement durable de savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel est rendu possible par une entente liant la MRC de D’Autray au ministère de la Culture et des Communications.

Sonia Desjardins (présidente du comité culturel de la MRC de D’Autray), les membres du Club des Massigosseux et du Comité Patrimoine de Mandeville, Michael Turcot (maire de Mandeville), Philippe Jetté (chargé de projet, MRC de D’Autray), Caroline Proulx (députée de Berthier et ministre du Tourisme) ainsi que Marie-Berthe Guibault et Jean-Louis Roy (les médaillés).

Marie-Berthe Guibault (flécheuse) et Jean-Louis Roy (gosseux de cups) ont reçu la Médaille de la députée pour leur dévouement pour la continuité de leur savoir-faire traditionnel.

La MRC de D’Autray a remis une cup réalisée par l’artisan Jean-Claude Charpentier à la Municipalité de Mandeville pour souligner leur soutien au développement du gossage de cups.

La ministre Caroline Proulx en compagnie de Jean-Louis Roy (récipiendaire de la médaille de la députée), de Sonia Desjardins (présidente du comité culturel de la MRC de D’Autray), Michael Turcot (maire de Mandeville) et Philippe Jetté (chargé de projet, MRC de D’Autray).

Gilles Pitre (représentant du Conseil québécois du patrimoine vivant) et Philippe Jetté (médiateur du patrimoine vivant et chargé de projet pour la MRC de D’Autray) avec les médaillés Jean-Louis Roy et Marie-Berthe Guibault.

Caroline Proulx (ministre du Tourisme et députée de Berthier), Marie-Berthe Guibault (flécheuse et récipiendaire), Sonia Desjardins (présidente du comité culturel de la MRC de D’Autray) et Philippe Jetté (médiateur du patrimoine vivant et chargé de projet, MRC de D’Autray).

Le comité de suivi du Lab inclusif de la Municipalité régionale de comté (MRC) de D’Autray a profité de l’arrivée du printemps pour annoncer la formation du Réseau de passeurs de traditions constitué de porteurs de savoir-faire artisanaux aspirant à partager leur expérience.

Tout citoyen de la MRC souhaitant développer ou renforcer ses compétences en fléché, en tissage ou en gossage de cups peut faire appel aux membres du réseau sur rendez-vous. Cette offre est gratuite pour une durée déterminée.

« Le Réseau des passeurs de traditions permettra aux citoyens du territoire d’expérimenter un ou des savoir-faire traditionnels, de perfectionner leurs connaissances ou d’explorer de nouvelles techniques. L’équipe pourra répondre à des questions ponctuelles, en plus d’offrir un accompagnement personnalisé dans la réalisation de vos projets artisanaux », a indiqué Philippe Jetté, chargé de projet pour la MRC de D’Autray dans un communiqué de presse.

Quant à elle, la présidente du comité culturel de la MRC et mairesse de Saint-Norbert, Mme Sonia Desjardins, se réjouit de l’initiative.

« Par ce projet, la MRC répond à des besoins du milieu. Ce mode d’intervention sur mesure développera de nouveaux praticiens et de nouvelles compétences chez la communauté de praticiens et de praticiennes actifs. De cette façon, nous croyons avoir un impact structurant sur les savoir-faire traditionnels ciblés par les D’Autréens et D’Autréennes. »

Le Service de la culture et des communications de la MRC en collaboration avec Philippe Jetté, intervenant en traditions vivantes, occupera le rôle d’intermédiaire entre les apprenants et les passeurs de savoir-faire. Pour bénéficier de l’expertise des membres du réseau, il faut communiquer avec leur équipe au 450 836-7007 poste 2525 ou par courrier électronique à culture@mrcautray.qc.ca.

Pour consulter la liste des éléments de transmission pour chaque savoir-faire, il est demandé de se rendre au www.mrcautray.qc.ca/labinclusif.

Le Laboratoire inclusif de prise en charge par la communauté pour un développement durable de savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel est rendu possible par une entente liant la MRC de D’Autray au ministère de la Culture et des Communications.

Le Conseil québécois du patrimoine vivant (CQPV) a élaboré un plan d’action stratégique dans la foulée de la désignation légale du jeu et de la fabrication de l’accordéon diatonique au Québec, effectuée par le ministre de la Culture en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel. Le travail a été réalisé en partenariat avec le Carrefour mondial de l’accordéon.

Le plan d’action est basé sur les résultats de la consultation en ligne du 9 novembre 2021 et d’une deuxième rencontre tenue à Montmagny le 30 avril 2022, auxquelles ont participé près de 70 accordéonistes et responsables d’organismes originaires des quatre coins du Québec.

La mise en œuvre du plan d’action selon quatre axes d’intervention — transmission du jeu et du répertoire musical, développement de ressources et de contenus culturels, diffusion et soutien publics, ainsi que facture d’accordéon — permettra de favoriser un développement accru du secteur, dans un esprit d’ouverture et d’équité dans le soutien public.

Une demande d’aide financière sera notamment acheminée au ministère de la Culture visant la création d’outils et de contenus culturels, auxquels pourront participer les organismes concernés.

Le document est disponible dès maintenant en version PDF sur le site du CQPV dans la section « Publications ».

Plan d’action stratégique sur le jeu et la facture de l’accordéon diatonique au Québec

Le Conseil québécois du patrimoine vivant lance un balado sur la culture traditionnelle du Québec. Le Balado Culture Trad Québec vous propose d’entrer dans l’atelier qui sent bon le bois, le plancher centenaire où résonnent les pas de gigue, le rouet qui chante aux côtés de la ceinture fléchée suspendue, la peau d’orignal que l’on s’apprête à tanner, les mains qui tressent le panier de frêne… tous des univers  et des artisan.e.s de la tradition.

Plusieurs thèmes en lien avec les traditions du Québec

Les cinq épisodes du balado explorent les savoir-faire traditionnels que sont le câll, la danse, l’artisanat autochtone, le fléché, le filage, la menuiserie d’art et la vannerie. On y entend une diversité d’accents, de points de vue, mais toujours une approche alternative et durable à l’uniformisation des cultures.

Des spécialistes de disciplines connexes (psychologie cognitive, histoire ou art thérapie) contribuent au documentaire sonore, amenant les pratiques traditionnelles hors de leur cadre habituel. Performances musicales et chansons traditionnelles, captées exclusivement pour le projet, ponctuent les récits captivants.

Avec ce balado, le CQPV fait rayonner des artistes et artisan·e·s nommé·e·s ​Maîtres de traditions vivantes.

Le lanaudois Philippe Jetté signe la narration du premier épisode « Câller une veillée de danse traditionnelle ».

Pour écouter le balado ou en savoir plus : https://www.patrimoinevivant.qc.ca/programmes/projets/balado-culture-trad-qc.

C’est avec regret que j’ai appris le décès de Guy Côté, un Acadien fier et passionné d’Havre Saint-Pierre et de sa Côte-Nord natale. Je l’ai connu en 2009 grâce à une recherche sur les surnoms que j’effectuais en Nouvelle-Acadie. Il faisait la même démarche de son côté, dans son village. On s’était échangé nos listes de surnoms. À cette époque, on rêvait surnoms !

En mars 2020 (juste avant la pandémie), j’ai enfin eu le privilège de le rencontrer en personne alors que je donnais une formation sur la médiation du patrimoine vivant à Baie-Comeau. Il n’avait jamais lâché de récolter des surnoms. Il était rendu à Sept-Iles dans ses collectes ! Dans le cadre de la formation, il avait imaginé un grand projet qui permettrait d’achever sa quête et de la mettre à l’honneur dans l’espace public. Il l’avait nommé : PAYS DU DEDANS.

Un travail d’exception

Je me permets de vous partager un extrait de son immense travail. Il m’envoyait souvent des listes de surnoms. La dernière reçue date de décembre 2021.

Carreau-d’Pique : Evrade BOUDREAU (1892-1979) Né aux Îles de la Madeleine. Marié à Sept-Îles (SJ) en 1920, avec Louise BOURGEOIS. « Électricien », puis « Chef électricien » pour la Gulf Pulp & Paper Co. Décédé à Sept-Îles. Lorsque fâché il disait : Maudit Carreau de Pique ! Ils s’installèrent à Sept-Îles, lui et sa famille, lorsque Clarke City a fermé.

Guy travaillait pour Parcs Canada à Havre-Saint-Pierre comme guide, interprète et chercheur. Il était sûrement un des meilleurs de l’organisation ! Mes tantes ont eu la chance se faire guider par lui.

Récemment, il m’avait envoyé un livre qu’il avait écrit sur les mots de vocabulaire de son coin de pays, « Havre Saint-Pierre 101 – De quoi s’amariner… Abécédaire, petites histoires et anecdotes ». J’ai même reçu une carte postale de sa part dernièrement. Je ne me doutais pas que sa vie achevait.

Bon repos éternel Guy ! Et merci pour ton legs exceptionnel à ta communauté 🙏

Je souhaite que toutes tes recherches soient mises à l’honneur et bien conservées pour les générations futures. Tu étais tel un marcheur de Compostelle marchant sur les traces du patrimoine nord-côtier.

Mes sympathies à toute sa famille et amis.

Acadiennement vôtre,

Philippe Jetté

Source photos : Conseil québécois du patrimoine vivant.

Reconnaissance nationale pour son travail d’éducation et de transmission des traditions en Nouvelle-Acadie

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Dans le cadre du projet Transmission du Centre du Patrimoine Vivant de Lanaudière (CPVL), j’ai eu le privilège d’échanger avec Marie-Jeanne Dupuis sur une pratique culturelle traditionnelle familiale. Je vous présente ici un échantillon du bonheur que cette passionnée entretient avec son mode d’expression de prédilection : la danse traditionnelle.

Tout d’abord, la pratique de la danse traditionnelle dans la famille Dupuis (du Grand Rang de Saint-Jacques) est une tradition qui provient du côté de leur mère, la famille Thibodeau. Marie-Jeanne Dupuis (65 ans), aînée de la famille de Jean-Marie Dupuis et de Lucille Thibodeau, se rappelle des jours de l’An de son enfance chez son grand-père Armand Thibodeau dans le Rang de la Rivière-Rouge à Saint-Liguori. Ses oncles et ses tantes dansaient, mais pas son grand-père. Lui, il se réservait pour l’harmonica. Quant à sa mère, elle était toujours à la recherche d’un cavalier puisque son mari n’aimait pas danser.

C’est vers l’âge de 11-12 ans que Marie-Jeanne danse son premier « set carré », nommé La chaîne des dames. Elle a toujours senti que les enfants faisaient partie de la gang, qu’ils n’étaient pas exclus, mais plutôt les bienvenus. Elle dit : « Ça nous encourageait et ça nous motivait. » C’était une étape dans sa vie. Elle a appris à danser par imitation et sans explication.

Plus tard, c’était sa mère qui organisait les veillées, deux à trois fois par année : au jour de l’An, pendant l’hiver et à la cabane à sucre. Dès qu’il y avait un rassemblement familial, comme un mariage, ça dansait.

Lorsqu’on demande à Marie-Jeanne pourquoi elle danse, elle répond : « J’oublie tout. Ça m’énergise et ça me rappelle de très bons souvenirs. Rester assise quand un bon reel joue, c’est quasiment un supplice. » Elle nomme certaines valeurs que l’on retrouve dans la pratique traditionnelle de la danse : le rassemblement, la fête et la simplicité.

Lorsqu’on réfléchit à la simplicité de cette tradition, on constate que c’est un divertissement accessible à tous et qu’il n’y a pas de performance recherchée. On évoque aussi le fait d’être quatre couples positionnés en carré ou en cercle sans d’autre besoin qu’une musique dynamique. Celle-ci nous fait transcender et interpréter des mouvements qui se transmettent depuis plusieurs générations. Ces gestes ont tellement été pratiqués par notre collectivité qu’ils sont intégrés en nous, dans notre génétique. Nous les connaissons malgré nous, il ne reste plus qu’à les faire revivre.

Chez les Dupuis, La chaîne des dames a été remplacée par le Passez par six (Set à crochet) qu’ils ne se lassent pas de danser dans toutes les veillées.

Comment se vit la transmission de la danse aujourd’hui ?

Les « chums » et les « blondes » des membres de la famille Dupuis n’ont pas eu le choix de vivre l’expérience de la danse traditionnelle. Mme Dupuis (Lucille Thibodeau) tirait après les nouveaux arrivants dans la famille pour les faire danser : « Viens danser, viens danser ! Je ne sais pas danser. On va te le montrer, ce n’est pas grave. ». C’était elle qui « runnait la barque ». Ils apprenaient par l’exemple. Marie-Jeanne dit : « Ils voyaient qu’on s’amusait, ça se faisait naturellement. Ils apprenaient sur le tas comme on dit. » Ils se sont intégrés à cette pratique culturelle traditionnelle et par le fait même à cette famille de bons vivants. Quel bon moyen pour faire connaissance et socialiser ! Pour la plupart, c’était leur initiation.

Dans le contexte actuel, la famille Dupuis danse presque uniquement au jour de l’An. Il y a tout de même des exceptions, tel qu’une fête spéciale comme un anniversaire de mariage (25e ou 50e). Et pourquoi pas à l’Halloween ? C’est ce qu’ils ont fait la veille de la Toussaint 2012, danser. En février 2011 dans le cadre de la Saint-Valentin, j’ai eu la chance de jouer de l’accordéon pour la famille de Marie-Jeanne et de Normand Degrandpré. C’est avec le plus grand bonheur que Marie-Jeanne a dansé son premier « set » en petite famille, c’est-à-dire, avec ses enfants et ses petits-enfants. Au dernier réveillon du jour de l’An, suite à l’initiative de sa nièce, Nancy (à Jean-Pierre) Migué, toutes les générations ont eu le plaisir de partager un moment de danse familiale.

Quand l’habitude de se rassembler, chez son frère Gus, la veille du jour de l’An cessera, la passionnée réfléchit tout haut : « Quand ça va tomber, ce sera à moi de dire on fait quelque chose ici. On ne peut pas passer un jour de l’An sans danser, c’est impossible ! »

Crédits photo : Stéphane Brisson. La famille Dupuis en danse au réveillon du jour de l’An 2012, Nelson Migué au câll sous l’admiration de sa grand-mère.

Rédigé par Philippe Jetté, médiateur du patrimoine vivant, le 8 janvier 2013. Article paru dans le Bulletin d’information de la municipalité de Saint-Jacques : Le Jacobin, Février 2013, Volume 11, No 1.

Source 

Projet Transmission du Centre du Patrimoine Vivant de Lanaudière (CPVL), entrevue réalisée par Philippe Jetté auprès de Marie-Jeanne Dupuis, le 4 juin 2012.