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Samedi dernier, j’ai eu l’honneur d’accompagner Jean-Claude Martial dans la transmission de trois chansons de son répertoire au Festitrad de la Ville de Saint-Gabriel. Cette nouveauté du festival a attiré pas moins de 25 curieux et passionnés de la chanson traditionnelle.

Bûcheron de métier, Jean-Claude Martial a entendu ses premières chansons de son grand-père Émile Desjardins. Ce dernier était le point d’attraction des veillées du jour de l’An avec ses chansons humoristiques.

Son père, Pierre-Lucien, chantait uniquement pour ses enfants. Il entamait En passant par les épinettes à chaque traversée du bois pour se rendre chez son frère ou au club de chasse et pêche de Mastigouche. Ils étaient entourés d’épinettes. Son oncle « Burt » (Gilbert Martial) est aussi une grande source d’inspiration.

La valeur de l’humour, transmise par son grand-père maternel, se ressent dans l’interprétation de ses chansons. Ses gestes, ses regards et ses émotions passent à travers ses chansons. Comme il le dit lui-même : « Je chante comme je suis. »

Jean-Claude apprend encore des chansons à l’occasion. « Quand qui en a un qui nous arrive avec une nouvelle chanson, on saute dessus, comme le miel sur le pauvre monde. On veut la savoir, c’est comme un trésor. »

Voici les trois trésors de Jean-Claude Martial transmis avec grande générosité au Festitrad. Télécharger les paroles en cliquant sur le titre des chansons.

Le laboureur lui provient de Paméla Saint-Jean, la fille de son cousin Ernest. Elle la tenait de son père de Mandeville. Pour Jean-Claude, le laboureur a choisi sa vie dans cette chanson. Il vit sur sa terre avec sa femme : « Mais moi, je reste ici avec ma jolie femme ». C’est une mise en garde, poliment. Je tiens à préciser qu’il s’agit d’une chanson traitant, à l’origine, de viol.

Jean-Louis Roy a enregistré une veillée du jour de l’An de sa belle-famille en 1978. La petite Joséphine était chantée sur cet enregistrement par Rachel Bergeron. À l’écoute, Jean-Claude est immédiatement tombé en amour avec cette charmante chanson à double sens.

Une rencontre inattendue au CLSC avec sa tante Vitaline a permis à Jean-Claude d’apprendre une chanson grivoise de son grand-père Desjardins : Relève ta culotte. Perception de Jean-Claude au sujet de la chanson : « Les jeunes filles, c’était difficile de les empêcher d’aimer. Dans ce temps-là, ce n’était pas d’éduquer les enfants, mais de les contrôler. Ça ne marchait pas. On ne peut pas empêcher un cœur d’aimer. »

J’ai le  bonheur de participer au Festitrad de la Ville de Saint-Gabriel depuis ses débuts comme musicien ou câlleur. C’est un immense privilège, cette année, de contribuer à l’éclosion du Festitrad 2018 à titre de porte-parole.

La Ville de Saint-Gabriel est bien enracinée dans sa région en présentant la scène trad. actuelle de Lanaudière par une programmation riche et diversifiée. Cet enracinement régional représente un reflet du milieu trad. québécois. Des groupes, des porteurs de traditions et des artistes de tout acabit enflammeront les planches de la troisième édition du Festitrad.

Un festival est aussi une grande fête rassembleuse. Je vous invite à vivre la tradition, à côté de la scène, lors de session informelle de musique et de chanson, mais aussi lors d’un atelier de transmission de chanson avec M. Jean-Claude Martial, porteur de la tradition du chant de la communauté de Mandeville. Une nouveauté du festival ! Et ce, sans parlé de la fameuse veillée de danse du Festitrad que j’aurai le plaisir d’animer le dimanche après-midi avec l’équipe de l’organisme Les Petits Pas Jacadiens.

Vivez l’expérience du Festitrad, au cœur même de la Ville de Saint-Gabriel !

Information : www.festitrad.com  

 

 

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